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Vallée des Merveilles

de Patrick

La Vallée des Merveilles, un incontournable du parc de Mercantour

 

Une randonnée entourée de chamois et bouquetins

San Giacomo, lago Bianco dell’Agnel, pas de l’Agnel, lac vert de la Valmasque dans la Vallée des Merveilles ( +1550m, -260m, 15,7km )

Vallée des MerveillesAprès une bonne douche prise au camping de San Giacomo, un excellent cappuccino et des croissants nature, noix et confiture, quoi de mieux pour démarrer une journée de rando bivouac, qui promet d’être longue. En effet, nous visons le Pas de l’Agnel indiqué à 5h, pour basculer en France dans la très célèbre Vallée des Merveilles. Cela démarre tranquillement en forêt, une belle hêtraie, d’abord sur une route goudronnée, puis par une piste forestière. Nous longeons un torrent un bon moment avant de le traverser et de commencer la montée. Un chamois solitaire nous observe, puis soudainement saute entre deux rochers pour traverser la rivière, lui n’a pas besoin de la passerelle ! Les quelques nuages du départ se dissipent assez vite, la montée est bien régulière.  Le soleil est maintenant bien présent, mais le vent se lève doucement.

Lago blanco dell agnel

Comme par magie, le paysage s’ouvre sur la montagne du Gelas, dans une traversée montante agrémentée de fraises des bois et de myrtilles. Nous laissons à droite le chemin qui monte au Rifugio Pigari, pour prendre le sentier « escursioniste esperti » vers le lago Bianco dell’Agnel et le Pas de l’Agnel à 2664m. Il vient d’être rebalisé, le cheminement est ainsi facile à suivre. Il descend légèrement avant de partir en traversée un peu étroite pour remonter dans les blocs. Nous arrivons vers 12h30 au lago Bianco dell’Agnel où nous pique-niquons. Lac de l'AgnelLe cadre est magnifique. Cela monte ensuite au-dessus du lac, d’abord sur un petit sentier puis sur des blocs pendant une bonne demi-heure, la fin est moins raide et se termine de nouveau par un petit sentier.

Deux jeunes bouquetins nous accueillent au col où nous allons passer dans le parc de la Vallée des Merveilles. Nous avons une belle vue sur le très grand lac de l’Agnel. Mais en fait, nous ne descendons pas vers lui, mais partons en traversée à droite sous le col de l’Agnel, vers le Collet de la Charnassère à 2727m.

Vallée des Merveilles, lac de la Lusière

Nous sommes en France et il n’y a aucune pancarte ni balise, seulement quelques cairns; nous avons quelques leçons à prendre auprès de nos amis italiens ! C’est une belle traversée sur un petit sentier, puis sur des blocs et quelques petits névés pendant 45mn. Arrivés au collet, nous enchaînons par une descente aisée vers le lac de la Lusière et le lac Gelé, et là quel spectacle grandiose sur la Vallée des Merveilles! De nombreux bouquetins se prêtent presque à la pose photographique devant les cairns ! Le vent et le brouillard se lèvent.

Vallée des MerveillesNous dominons le lac vert de la Valmasque, le lac noir et le refuge de Valmasque à 2233m. Il ne nous reste plus qu’une descente très caillouteuse pour rejoindre le lac vert au bord duquel nous allons bivouaquer.

Bivouac Vallée des Merveilles

Un chamois peu sauvage se laisse photographier. À l’arrivée au lac vert de la Valmasque, le temps est plutôt couvert et le vent se lève, il nous accompagnera une partie de la nuit. Il y a un changement de climat perceptible dès la Vallée des Merveilles, car nous nous approchons de la Méditerranée.

 

 

 

Escapade en Vallée des Merveilles

Lac vert de la Valmasque, lac noir, lac de Basto, refuge des Merveillles, lacs du Diable, pas de Trem, relais des Merveilles au hameau des Cluots ( +830m, -1440m, 19,1km )

bivouac Vallée des MerveillesNous avons le soleil sur la tente dès 6h15, ce qui exceptionnel en montagne, mais il y a une grosse humidité et de nombreux nuages gris arrivent du fond de vallée. Nous remontons au barrage entre le lac vert et le lac noir, et longeons ce dernier. Des tentes sont plantées un peu partout et des chamois « gambadent » autour. Nous montons vers la Baisse de Valmasque à 2550m, située entre le lac de Basto au pied duquel nous passons et le lac des Merveilles vers lequel nous allons descendre. Le sentier qui va vers le Mont Bego, fleuron de la Vallée des Merveilles pour ses pétroglyphes n’est pas indiqué.

Lac BaltoIl est probable que les gardes du parc de la Vallée des Merveilles ne souhaitent pas que trop de randonneurs empruntent ce sentier. Nous décidons de ne pas nous engager sur le Mont Bego, car cela rajouterait une dénivelée de 300m en positif et en négatif, sur cette étape déjà longue.

Cela sera pour une autre fois, d’autant que l’on peut observer quelques pétroglyphes remarquables sur le sentier principal du parc de la Vallée des Merveilles. À partir de là, il faut ranger les bâtons si l’on n’a pas d’embouts afin d’éviter d’abîmer le site. Nous abordons une descente tranquille avec de nombreux petits lacs, quelques chamois peu farouches étant donné le monde qui passe. En effet, la Vallée des Merveilles est vraiment très fréquentée, ce qui n’est pas la tasse de thé des « sauvages » que nous nous appliquons à être!

Pétroglyphe Vallée des MerveillesDes panneaux indiquent les pétroglyphes à voir en suivant bien le balisage, on se croirait dans un parc états-unien! Ces pétroglyphes sont datés du Néolithique final et de l’Âge du bronze ancien (-4000 à -1700 av. J.-C.). Nous découvrons quelques têtes cornées, des formes rectangulaires telles des échelles, des poignards… mais sans l’explication d’un guide, ce n’est pas évident, et de toute façon l’interprétation de ces pétroglyphes reste controversée.

Pétroglyphe du ChristLe plus beau que nous ayons vu est une figure anthropomorphe dite du « Christ ». Nous discutons un moment avec un garde du parc de la Vallée des Merveilles, qui nous propose de modifier notre route pour passer par le col de l’Arpette et voir quelques pétroglyphes intéressants.  Finalement nous préférons pique-niquer juste au-dessus du refuge des Merveilles et prendre ensuite un café et une tarte myrtille/framboise avec de la brousse de brebis, un pur régal!

Refuge des MerveillesEnsuite, il nous faut remonter en passant les lacs du diable jusqu’au Pas de Trem. Ici nous sortons de la Vallée des Merveilles et à partir de là, plus aucune indication. C’est alors une longue descente, d’abord dans les blocs avec des cairns un peu partout, avant de trouver un sentier nous menant au hameau des Cluots et au Relais des Merveilles où nous avons réservé le dîner. Une bonne bière au Relais nous fait le plus grand bien, avant de monter la tente sur un emplacement herbeux juste derrière la nouvelle passerelle.

 

 

Sur le chemin de la Madone

Hameau des Cluots, Baisse des cinq lacs, refuge de La Madone de Fenestre, col de Fenestre, lac de Trécolpas ( +1570m, -1020m, 18,6km )

Baisse des cinq lacsIl y a une très grosse humidité ce matin, mais toujours un grand ciel bleu. Nous prenons la route sur environ 1km jusqu’au hameau de Saint Grat où nous suivons l’itinéraire balisé jaune jusqu’à la Baisse des cinq lacs de Prals. Très belle montée bien régulière pendant environ 500m dans les mélèzes, puis cela continue à travers des prairies bien fleuries jusqu’à la Baisse de Prals.

Lacs de PralsNous croisons pas mal de randonneurs avant de redescendre et poursuivre par une belle traversée jusqu’au lacs de Prals. C’est superbe. Vallée des Merveilles, marmotteÀ la Baisse des cinq lacs, nous sommes accueillis par Dame Marmotte. Un très beau cairn qui évoque un aigle marque le passage. À partir de là, un panneau indique 1h15 pour rejoindre le refuge de La Madone de Fenestre où l’on a prévu de déjeuner.

 

Madone de FenestreTrès belle descente où, rapidement, nous avons une vue plongeante sur le hameau de la Madone de Fenestre. En fait de hameau, il n’y a qu’une église, le grand hôtel des pèlerins et le refuge CAF. Le gardien du refuge nous mitonne une bonne omelette jambon et fromage, plus des pâtes au pistou. Cela va déjà mieux!  En discutant de notre parcours, il nous conseille de faire la boucle par le lac de Fenestre, le col de Fenestre avant de rejoindre le Pas de Ladre. Il dit que c’est plus joli, moins caillouteux et qu’il y a de nombreux chamois et bouquetins. Quand nous repartons à 14h, il fait chaud et la montée vers le lac de Fenestre nous paraît longue, mais c’est en effet très joli.

Vallée des Merveilles, bouquetinNous apercevons des bouquetins perchés sur les casemates militaires sous le col. Au col de Fenestre nous partons en traversée avant de remonter vers le Pas de Ladre, puis de plonger vers le lac Trécolpas que nous voyons en contrebas. De nombreux chamois vaquent de chaque côté du sentier sans se préoccuper des randonneurs.

bivouac lac de Trécolpas

Le lac, situé à 2150m d’altitude, au-dessus du hameau de Boréon possède de beaux emplacements de bivouac, une petite île centrale. Une dizaine de scouts nous rejoignent, suivis de quelques familles, puis une dernière randonneuse vers 20h. Il y a pas mal de vent et quelques nuages cachent le soleil.

 

 

Le Mercantour de lac en lac

Lac de Trécolpas, col de Salèse, lac Nègre, lac de Graveirette ( +900m, -710m, 18,5km )

Le vent est déjà bien présent au lever et les chamois ne sont pas bien loin. Nous commençons par une belle descente en forêt, d’abord dans les mélèzes puis dans les pins et enfin les sapins jusqu’à la vacherie du Boréon. Ensuite, malheureusement, nous devons suivre la route un certain temps, car dans cette partie du Mercantour, il y a eu en 2020 d’énormes coulées de boue, rendant certains sentiers impraticables. Nous longeons le domaine de ski nordique puis attaquons, toujours par la route, la montée au col de Salèse. Nous avons environ 500m de dénivelé à gravir. Après quelques lacets, nous prenons un chemin à gauche qui descend au torrent avant de remonter sur l’autre versant. Il y a déjà eu un gros travail de déblaiement des rochers, mais ce n’est pas fini, car, arrivés à un parking, le chemin que nous voulions emprunter est encore fermé et nous devons prendre la route presque jusqu’au col.

Lac Nègre

Nous rejoignons le GR un peu avant. Il est midi, il fait bien chaud et la pause pique-nique s’impose. Une pancarte indique le lac Nègre à 1h15, tout va bien. C’est l’estomac plein que nous repartons en descente sur la route. Très vite, nous prenons un chemin qui monte à droite dans les sapins puis les mélèzes. Le vent se monte et une rafale plus forte que les autres fait envoler ma casquette.

Lac NègreNous arrivons au lac Nègre vers 14h. Situé à 2354m, nous sommes dans un cadre minéral et le paysage alentour est sauvage à souhait. Par contre pour le bivouac ce n’est pas top, car le lac Nègre est bordé principalement de cailloux… Le vent redouble d’intensité et nous avons beaucoup de mal à monter la tente qui se tord dans tous les sens. Patrick l’arrime avec de grosses pierres. Ce vent est épuisant, que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur de la tente.

Lac NègreLes quelques randonneurs présents redescendent dans la vallée. Vers 17h un couple arrive, et au vu de la force du vent, il nous conseille de démonter et bivouaquer à un lac situé en dessous, Lac de Graveirettele lac de Graveirette, qui est protégé du vent. D’après eux, c’est un très joli petit lac à environ 40 mn de marche, situé dans un cadre champêtre et paisible.

Ni une, ni deux, nous démontons la tente en faisant bien attention à ce qu’elle ne s’envole pas. On la fourre en vrac dans le sac et nous voilà repartis.

Bivouac lac de Graveirette

Nous redescendons un peu par notre chemin de montée, avant de prendre en traversée vers la droite.  Nous avons une petite montée qui nous conduit au lac de Graveirette, situé à 2239m d’altitude. Ce lac, peu profond, est niché dans un bel écrin de verdure entouré de mélèzes. Deux ânes paissent tranquillement, et quelques familles se reposent au bord du lac.  Et en effet, le vent est quasiment absent, quel soulagement pour la nuit à venir !

Après le montage de la tente et malgré l’heure tardive, il fait encore assez chaud pour se rafraîchir dans le lac. L’eau est vraiment très bonne.

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