Un bivouac de rêve aux lacs des Gardioles
Mignonnes ces p’tites bêtes… mais ne les suivez pas en montagne!!!
J5: Lac des Cerces, col et lac de la Ponsonnière, Grand Lac, L’Alpe du Lauzet, col de l’Aiguillette, lac de la Mine (+1000m, -750m, environ 16km)
Avec Ivan, nous étions très optimistes en nous mettant en short dès le départ du bivouac. Il y a le soleil, mais c’est sans compter le vent qui ne nous lâchera pas de la journée. Les pattes de pantalon sont donc vite renfilées. Arrivés au col de la Ponsonnière, j’avais prévu une rando en A/R au lac Blanc, une trentaine de mètres au-dessus, mais le vent est glacial si bien que nous décidons de descendre directement vers le lac de la Ponsonnière. Les sommets apparaissent petit à petit: la Barre des Ecrins, les Agneaux, la Meije et tout près de nous, les arêtes de la Bruyère et l’aiguillette du Lauzet.
Au Grand Lac, il y a beaucoup de monde, aussi poursuivons-nous notre rando en descente vers l’Alpe du Lauzet en passant par la cheminée, petit passage équipé de câbles. Un petit peu de piment avant de manger! Eh oui, il est 13h et il va falloir se restaurer, mais à l’abri du vent. Un champ de fleurs et de rochers pour s’abriter fera l’affaire. Nous avons encore de la route jusqu’au bivouac et la sieste n’est donc pas au programme.
Bientôt, nous arrivons au hameau de l’Alpe du Lauzet et retrouvons du monde, traversons le village et prenons le GR 50 en direction de Monêtier. Notre rando continue par un très beau sentier balcon avec, en toile de fond, de gauche à droite, les dômes de Monêtier, les Agneaux, la Barre des Écrins et la Meije.À peine le temps de se détendre qu’il faut le quitter pour prendre à gauche une bonne grimpette vers le col de l’Aiguillette. J’espère que l’on y verra des bouquetins, car je les ai vendus dans le programme de la journée!!! Il fait chaud dans la montée et la fatigue se fait un peu sentir.
Oui les bouquetins sont là, d’abord cinq sur la gauche et autant à droite. Nous essayons de les approcher pour faire des photos. Ce sont plutôt des jeunes. Arrivés au col, nous rencontrons une monitrice du Parc des Écrins qui cherche Léo. C’est un vieux mâle de douze ans qu’ils étudient, et sa balise GPS ne transmet plus. Le vent nous fait continuer notre route. Nous attaquons une belle montée avant une grande traversée où nous dominons une harde de bouquetins avançant tranquillement, mais toujours pas de Léo! Les marmottes, en cette fin de journée, sont également de sortie.
Nous arrivons enfin sous le col du Chardonnet et apercevons le GR 57 à nos pieds, celui qui nous aurait permis d’arriver directement du Grand Lac. Qu’est-ce qu’on ne ferait pas pour voir des bouquetins!!! Une dernière montée hors sentier et notre rando est terminée. En contrebas, le lac de la Mine, endroit de notre bivouac ainsi que d’anciens poteaux téléphoniques. Nous aurons certainement le WiFi ce soir! Il est déjà 17h30 et nous ne sommes pas les premiers au lac de la Mine. Nous montons le bivouac au bord d’un lac plus petit, situé à côté. Nous avons parcouru environ 16km, monté 1000m et descendu 750m.
Nous devrions pouvoir manger tranquillement sans pluie, mais, malheureusement, le vent est toujours là. Soyons positifs, il va nous permettre de faire sécher une petite lessive faite dans le lac de la Mine. Nous passons au repas rituel : soupes, semoule et quelques pruneaux. Le vent nous contraint à rentrer sous les tentes. Demain sera un nouveau jour…
Les lacs des Gardioles… le must du bivouac!
J6: Lac de la Mine, refuge du Chardonnet, refuge de Laval, lac de la Cula, lacs des Gardioles (+1000m, -1000m, 19km environ)
Ivan et Patrick sont déjà dehors à 6h30 pour ne pas rater les premiers rayons de soleil. Le temps est calme ce matin, une belle journée de rando en perspective. Le lac de la Mine jouit d’une très belle vue sur les Agneaux et la Barre des Écrins. Une partie du lac est encore recouvert d’une épaisse couche de neige qui se craquelle laissant dériver de gros blocs tels des icebergs. Pendant ce temps, Sophie et moi attendons 7h30 que le soleil daigne se poser sur les tentes! La bonne nouvelle c’est que nous commençons la rando par une descente vers le refuge du Chardonnet et que nous y faisons une pause déjeuner.
Un bon café et un moelleux au chocolat en terrasse, cela ne se refuse pas! Mais on n’est pas d’ici, nous repartons par une grande prairie derrière le refuge, puis descendons en forêt, mais nous voilà partis trop bas en direction de Fontcouverte. Nous rebroussons chemin pour rejoindre la rivière que nous enjambons juste avant les chalets du Queyrellin.
Nous traversons le hameau, continuons la rando par un sentier en parallèle de la route de la haute vallée et passons devant des chalets bien restaurés, ainsi que la jolie petite chapelle St Jacques.
Nous pique-niquons au pied du refuge de Laval à l’abri du vent. Cela nous permet de prendre un café et même une tarte pour le plus gourmand, n’est-ce pas, Ivan! Puis, nous reprenons la route sur 500m avant de bifurquer vers la droite sur le GR de pays. Il fait chaud et Ivan et Sophie nous distancent quelque peu. Comme prévu, nous faisons un détour pour aller au lac de la Cula, que nous ne connaissons pas. C’est un A/R, aussi Patrick et moi laissons nos sacs au pied d’un gros rocher, tandis qu’Ivan et Sophie, ne lésinant pas sur l’effort, continuent sacs au dos.
Ce lac est lové au pied de la crête de la Cula et a une très jolie forme en amande. En fait, il y a une sente non signalée sur la carte qui permet de retrouver l’itinéraire de la rando un peu plus loin… C’est ce que font Ivan et Sophie, tandis que nous faisons demi-tour pour reprendre nos sacs. Tandis que nous cheminons sur le GR nous apercevons Ivan et Sophie en traversée dans les crêtes de la Cula pour rejoindre les Gardioles sans perdre de hauteur. Nous les appelons, mais ils ne semblent pas nous entendre. Est-ce bien eux?
Quant à nous, en suivant le GR nous descendons environ 150m pour mieux les remonter ensuite! Nous sommes vigilants car il ne faut pas rater la bifurcation de la rando vers les Gardioles qui doit être simplement cairnée. Ça y est, c’est chose faite, nous n’avons plus qu’à remonter. Ivan et Sophie sont toujours au-dessus, mais un moment donné, je les vois partir vers la droite en direction du lac du Serpent. Nous les hélons, mais en vain… Nous arrivons au premier lac des Gardioles, les attendons, Patrick sort même son sifflet, mais rien n’y fait. Dommage, nous avons le réchaud, mais c’est Ivan qui a la bouteille de gaz!!!
Je décide de monter voir le 2ème lac des Gardioles, qui est juste au-dessus. Il est plus petit, mais cela peut faire un beau bivouac car il jouit d’une superbe vue sur tous les sommets: Dôme de Monetier, Agneaux, Barre des Écrins et tout à droite la Meije. Je rejoins Patrick et tout d’un coup, nous apercevons Ivan et Sophie qui remontent du lac Serpent, une erreur d’itinéraire qui leur a valu de monter 200m de plus! Quant à nous nous avons parcouru environ 19km, monté et descendu 1000m.
Nous allons bivouaquer au lac du dessus, le camping «Bella Vista» est pas mal et pas cher du tout!!! Nous sortons le réchaud pour un p’tit thé. Il fait super bon et nous faisons une toilette complète dans le lac, quel plaisir. Ensuite, nous prenons le temps de manger tout en admirant le paysage. Le soleil nous quitte vers 20h. Nous décidons de monter sur la crête de la Cula pour profiter du soleil plus longtemps et prendre de la hauteur pour les photos. Que c’est beau! Le lac de la Cula à nos pieds, tous les sommets des Écrins illuminés, les aiguilles d’Arve. Nous découvrons que nous avons des voisins, une petite tente de bivouac à quelques centaines de mètres de la nôtre. Nous voyons bien les deux autres lacs des Gardioles, dont l’un encore au soleil. À retenir pour la prochaine fois…
Il ne fait pas froid, et de notre perchoir nous attendons le coucher du soleil sur la barre des Écrins. Les ombres s’allongent et la lumière lentement vire au rose. Quel régal pour les yeux! Il nous aura fallu attendre notre dernière soirée de bivouac pour en profiter pleinement, jusqu’à ce que tombe la nuit.
Magnifique 360° au pic du Lac Blanc
J7: Lacs des Gardioles, pic du Lac Blanc, crête de la Cula, lac Serpent, lac Laramon, Névache (+330m, -1360m, 15km environ)
Ivan et Patrick ont mis le réveil à 5h45 pour assister au lever de soleil sur la Barre des Ecrins, les Agneaux, la Meije… qu’ils ne veulent rater pour rien au monde! Quant à nous, nous attendons que le soleil arrive sur les tentes et nous réchauffe. Après le p’tit déj, nous partons en rando légers à l’assaut du Pic du Lac Blanc qui culmine à 2980m. Le sentier monte facilement au col du grand Cros, et en suivant une arête aérienne on arrive au sommet du pic du lac Blanc.
Quelle vue magnifique sur les Écrins, le Mont blanc, le Thabor. Un panorama à 360°: à nos pieds, le Lac Blanc, le col du Vallon que nous avons gravi le 1er jour de rando, le Rocher Blanc, le Rocher de la Grande Tempête, et plein de sommets inconnus… on voit le versant italien du Mont-Blanc.
Que de photos! Nous avons une belle vue sur l’ensemble des Gardioles, ainsi que sur la coulée de lave caractéristique en forme de serpent qui surplombe le lac éponyme. Eh oui, il y a quelques années, il y avait la mer ici et des volcans sous-marins. Si, si, mais c’était il y a très, très longtemps. La monitrice du Parc rencontrée avant-hier nous a conseillé de redescendre du Pic par la crête de la Cula. Ce que nous faisons: c’est hors sentier, mais c’est une crête large sur laquelle nous allons de rocher en rocher, la prudence est de mise.
De retour au bivouac, nous démontons les tentes et nous nous dirigeons vers le plus haut lac des Gardioles pour passer juste à côté du «Rocher Serpent». Nous continuons jusqu’au lac Serpent, puis au lac Laramon. Fini la tranquillité, nous croisons énormément de monde en rando à la journée. Ces deux lacs d’accès facile à partir de la route de la Haute Vallée sont dans tous les guides de la Clarée et attirent donc de très nombreux randonneurs. Nous allons retrouver de nouveau le calme après le lac, car nous quittons le sentier principal pour reprendre le GR de pays encore appelé «chemin de ronde», joli sentier de rando en balcon. Nous pique-niquons au bord du sentier.
Aujourd’hui, on liquide les restes, saucisson, boîtes de thon pour les uns, sardines pour les autres, et ma dernière pompote. Nous reprenons notre traversée et au niveau des chalets de Biaune nous descendons efficacement sur la route de la Haute Vallée au niveau de la chapelle. Nous coupons à différentes reprises les lacets pour rejoindre la ville haute de Névache. La boucle est bouclée. Aujourd’hui, nous avons parcouru une quinzaine de km, monté 330m et descendu 1360m. Nous allons déposer nos sacs à la voiture avant de nous rendre à la brasserie du chevalier barbu où Gorgio brasse sa bière. Une part de tarte en plus, cela fait du bien. Et bientôt une bonne douche et une côte de bœuf à la braise avec un Fixin premier cru! On les a bien méritées!
En guise de conclusion, je recommande vivement ce tour GR57 Thabor Clarée mêlant montagne, lacs, vues imprenables. Il n’est pas dur physiquement et est modulable à l’infini. À l’année prochaine pour de nouvelles aventures en rando bivouac!À l’année prochaine pour de nouvelles aventures en rando bivouac!