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Lac Chamo et lac Abaya

de Patrick

Les lacs éthiopiens de la vallée du Grand Rift

 

Awasa, le marché aux poissons et le parc Amora Gedel

marché AwasaAprès un bon breakfast dans le restaurant italien, jus d’ananas frais et pancake, et les singes qui nous font un numéro d’équilibre sur les fils au-dessus, nous partons au marché au poisson d’Awasa. Les pêcheurs utilisent des embarcations en bois pour partir l’après-midi lancer les filets dans le lac Awasa et revenir le lendemain matin avec des tilapias et des poissons-chats qu’ils éviscèrent et écaillent dès leur retour. Les déchets font le bonheur des marabouts et des singes vervet en quête d’un festin facile. Les pélicans ne sont pas en reste au bord du lac.

marché poissons AwasaTandis que les poissons sont préparés, les filets sont nettoyés, réparés et pliés par des enfants, prêts pour la prochaine pêche. Ce petit marché aux poissons et ces pêcheurs forment une belle scène de vie quotidienne. Nous allons dans le parc Amora Gedel attenant, qui est un paradis pour les amoureux de la nature. Nous y observons des vervets, des colobus guereza (singes avec des franges de poils blancscolobus guereza sur le tronc, une « barbe » de poils blancs et une grande queue avec une touffe blanche), des calaos à joues argent, des oies d’Égypte et autres oiseaux ainsi que de très beaux banians. Les colobus sont habitués aux touristes et n’hésitent pas à monter sur nos têtes pour réclamer et prendre délicatement des cacahuètes!

Nous mangeons à Sodo dans le restaurant de l’hôtel Abebe Zeleke où nous dormirons dans quelques jours. Olivier tente le vin rouge «Goubert», à la couleur grenadine, qui s’avère peu recommandable! Nous avons encore deux bonnes heures de route. Nous voyons de nombreuses mobylettes et les villages et villes que nous traversons sont propres, signes indiscutables d’une région plus riche. Nous essuyons de nombreuses averses. Entre deux averses, le soleil éclaire un  ciel noir et les eaux brun cuivré du lac Abaya. Cette teinte provient de la concentration des sédiments en suspension. Nous arrivons à Arba Minch et nous installons pour deux nuits au Mora Lodge. Un thé glacé de bienvenue nous est offert. Nous logeons dans de petits bungalows avec vue sur lac Chamo et la salle du restaurant est agréable et bien décorée. Bakri et les chauffeurs ont préparé une surprise pour l’anniversaire de Laurent: un gros et beau gâteau.

 

 

Les hippos et crocos du lac Chamo

lac ChamoEncore un bon p’tit déj, mais dans la lenteur! Nous partons ensuite pour une balade en bateau sur le lac Chamo, pour voir les vedettes locales, le crocodile et l’hippopotame. Au large, un croco nage la gueule ouverte, les hippos ne sont pas bien loin non plus, des petits yeux au ras de l’eau indiquent leur présence. Un peu plus loin, c’est un vieux croco qui a bien roulé sa bosse, au repos lac Chamoen bordure du lac Chamo. Le soleil est bien présent, nous avons de la chance. La promenade terminée, nous partons en quête de l’hôpital pour donner des anciennes lunettes de vue. Nous interpellons un jeune avec sa blouse blanche, qui revient avec le médecin. Ce dernier nous remercie pour ce don. Nous mangeons dans un bon restaurant de poisson et dégustons du tilapia. Belle présentation et chair délicieuse.

marché DorzeL’après-midi, nous allons visiter un village Dorze. Nous montons d’environ 1000 m sur une piste en mauvais état et arrivons au village de Hayzo. C’est le jour du marché et les vendeuses, assises à même le sol, proposent des légumes, épices, gâteaux, quelques produits artisanaux…. Le guide local nous explique que la plupart du temps, sur ce marché Dorze haut en couleur, les vendeuses ne font que du troc. Nous allons nous asseoir dans un bar local pour boire le tej, vin de miel plus ou moins sucré, fermenté avec une plante locale appelée gesho. Le tej est servi dans de petites bouteilles rondes nommées birille. Sans être mauvais, ce n’est pas franchement bon!

 

village DorzeNous continuons notre chemin vers le village et rentrons dans des habitations Dorze. Elles peuvent mesurer jusqu’à 6 m de haut et ressemblent à d’immenses paniers posés à l’envers ou encore des ruches. Elles sont réalisées à partir de bambou et de feuilles d’enset (faux bananier) et ne comportent pas de pilier central. Elles peuvent être construites en 3 mois et transportées facilement. À l’intérieur, il y a un espace délimité par une cloison. Une partie est réservée au bétail tandis que l’autre fait office de pièce à vivre. Bien que d’apparence fragile, les maisons Dorze peuvent durer entre 60 et 80 ans.

village DorzeNous assistons à la fabrication du kocho, pain fermenté sans levain réalisé à partir de l’enset, faux bananier dont est extrait un liquide. La femme sort un « pâton » enroulé dans une feuille de bananier qui a fermenté environ 3 mois. Elle le malaxe, l’étale comme une crêpe, puis le fait cuire sur un foyer à même le sol. Et bien sûr, nous ne dérogeons pas à la dégustation du kocho, avec du miel et/ou une sauce piquante appelée data, arrosée de l’araki local, eau-de-vie de grain, que nos hôtes nous servent dans de petites tasses. Nous goûtons, dissimulons une grimace, mais finalement cela n’a pas grand goût et nos intestins ont résisté.

Une fois la dégustation terminée, nous passons devant un étal d’artisanat local, ainsi que des écharpes tissées par les villageois (en principe ce sont les femmes qui effectuent le filage manuel tandis que les hommes travaillent sur le métier à tisser). Nous faisons donc marcher le commerce au profit de la communauté du village. En redescendant la piste, nous croisons des bus qui ramènent à Arba Minsh les gens venus au marché Dorze. Sur le bord de la piste, des femmes transportent de lourds fagots de bois, le dos courbé sous le poids… certaines montent, d’autres descendent. Les troupeaux rentrent également à la nuit tombée. Le ciel se charge, mais laisse passer les derniers rayons de lumière qui se reflètent dans le lac d’Abaya en contrebas, pour le plus grand plaisir des photographes.

Aux différents arrêts, de nombreux enfants nous suivent pour nous vendre de petits objets qu’ils ont confectionnés, tels que des tableaux en feuille de bananier, des colliers… Nous essuyons de grosses pluies d’orage sur le trajet de retour à Arba Minch.

Le voyage en un coup d'oeil

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