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De Chianale au Bric de Rubren

de Patrick

Lac Mangioia, un bivouac à 3089m au pied du Bric de Rubren!

 

Chianale, un havre de repos

Passo de Losetta, vallon de Soustre, Chianale (22 km depuis la lac Bertin, +950m, -1800m)

Chianale - vallon de SoustreAprès le tour du Viso, nous poursuivons notre rando bivouac par une courte visite du val Varaita, avant d’enchaîner sur la frontière, le col Longet et le Bric de Rubren.

Depuis le Passo de Losetta, nous avons une très belle vue sur le vallon de Soustre, qui nous amène en un plus de 2h à Chianale.  Nous entamons une descente un peu pentue dans le schiste, qui se poursuit ensuite par un beau petit sentier très fleuri. Le vallon de Soustre est en effet réputé pour ses nombreuses fleurs qui rivalisent de couleurs et de beauté. Nous  rejoignons la route du Col Agnel que l’on suit un peu avant de prendre un petit sentier à gauche qui coupent les lacets de cette route.

chianaleLes nuages sont de plus en plus menaçants, mais ils nous laissent le temps d’arriver à Chianale, village italien situé à 1800m, et d’aller au gîte de Pra Mourel où nous avons réservé la nuit. Nous retrouvons notre hôte, Brigitte que nous avions connue neuf ans plus tôt, lors de notre rando bivouac avec Fil et Flo, nos amis de Montpellier rencontrés sur le GR20. Elle est toujours aussi vaillante et accueillante. Nous avons la même chambre de 6 pour nous deux. Juste le temps de s’installer, de boire une conso, de faire une petite lessive avant que la pluie s’en mêle!

ChianaleCela ne dure pas, ce qui nous permet de faire un tour de village, mais c’est râpé pour les photos de Chianale. C’est surtout le ravitaillement pour les jours à venir, qui nous occupe et nous préoccupe. En effet, la petite épicerie de Chianale regorge de nourriture fine et de spécialités italiennes, toutes excellentes, mais point de muesli et lait Nestlé, de sauce tomate en tube. Heureusement nous avions anticipé l’absence de gaz… Nous nous adaptons tant bien que mal et ressortons avec des Conchiglie et des fonds de sauce à la viande, Chianaledes Canestrelli à la piémontaise, du jambon di Parma et de la Pancetta! Cela promet des bivouacs de gourmets!

En soirée, nous allons manger au restaurant Le Montagnard, où nous étions allés 9 ans plus tôt. Cela a changé de gérance, donc de carte, et la viande de veau qui est la spécialité locale est mise à l’honneur. Le tartare de veau avec une sauce aux anchois est un pur délice, quant à la grillade de veau… un vrai régal. Nous veillons jusqu’à 21h ce qui est exceptionnel. En bivouac, il est plutôt 20h lorsque l’on se faufile dans le duvet.

 

 

Lac Mongioia et Bric de Rubren, un royaume minéral

Lac Bleu, col du Longet, lac du Loup, passo di Salza, lac de Mongioia (+1400m, -200m, 13 km)

ChianaleNous avons dormi du sommeil du juste, cela fait du bien. En plus ce matin, c’est grasse mat’ jusqu’à 7h 😉 et nous prenons le p’tit déj, les pieds sous la table. Après avoir embrassé (de loin!) Brigitte, nous filons à l’épicerie de Chianale récupérer du pain frais. Après avoir fait des photos de ce magnifique village piémontais, sous une belle lumière matinale, nous rejoignons à la sortie de Chianale le sentier qui va au lac Bleu. Nous n’allons pas être seuls vu le monde garé sur le parking. Le sentier s’élève d’abord très efficacement en forêt par de beaux lacets, puis continue à découvert de façon plus tranquille. Le Viso nous salue de nouveau. Après quelques photos du lac Bleu, nous laissons la foule derrière nous et continuons en direction du col de Longet.

bivouac col du LongetLa succession des lacs et des points de vue, les beaux cairns, la vue imprenable sur la Tête des Toillies et le Monte Viso font du col de Longet notre site coup de coeur, et nous n’hésiterons pas à y revenir  bivouaquer dans les dernières étapes de notre périple. Malgré la beauté du site il faut partir, car notre chemin est encore long. Nous allons jusqu’au dernier lac, mais on manque la bifurcation qui doit nous mener au passo di Salza. Dans cette vaste étendue presque plate, ce n’est pas facile de trouver la sente cairnée, même avec le tracé GPS. On le trouve enfin et l’on décide de s’arrêter pique-niquer. Cela va alléger un peu nos sacs qui ont pris quelques kg à Chianale!

Lac du Loup - UbayeIl faut ensuite repartir en pleine chaleur dans cette montée qui n’en finit pas et s’incline ostensiblement! Un randonneur peu chargé nous double et s’arrête sur le replat qui domine le très beau lac du Loup, d’une superbe couleur vert émeraude. On suit les cairns qui nous font redescendre un peu avant de remonter en zigzag dans le schiste. De là, on voit des personnes sur l’arête au-dessus et l’on se dit que cela va être notre fête, car cela est très raide. On comprendra une fois arrivés au lac de Mongioia, que ces randonneurs étaient sur la crête du Bric de Rubren.

lac MongioiaPour le moment on n’est pas encore au passo di Salza et l’on suit toujours des cairns que le tracé GPS nous demande de quitter pour monter droit sur le col. Le passo di Salza se situe à plus de 3000m et nous avons une vue plongeante sur le lac de Mongioia, le Bivacco Boerio et le Bric de Rubren, qui domine ce petit monde du haut de ses 3340m. lac MongioiaLe paysage est grandiose et encore en neige par endroit. Là où la neige a fondu, des bouquets de gentianes bleues émaillent le schiste beige.

Il ne nous reste plus qu’à nous laisser glisser sur les névés jusqu’au lac de Mongioia. Le bivacco Boerio est une petite construction hexagonale en bois, bien arrimée au sol, avec des vitres tout autour. Il est seulement 15h, mais 7 places sur les 10 disponibles sont déjà occupées par des Français. Il est vrai qu’à 3000m il peut faire froid, mais cette année est vraiment très particulière, et les jours comme les nuits sont tempérés en montagne. Nous préférons donc monter le bivouac dans ce magnifique décor minéral, émaillé du bleu des gentianes printanières.

Quant au sommet du Bric de Rubren, nous convenons de faire l’ascension demain matin, à la fraîche, avant le déjeuner.  Nous prenons le repas dans le refuge avec les autres randonneurs, et quand nous sortons vers 20h pour prendre des photos au soleil couchant, arrive un couple bien chargé. Ils sont bien contents de pouvoir dormir à l’intérieur du bivacco, car ils ont marché environ 13h depuis les lacs de Roure…  le soleil disparaît vers 20h30 ce qui est exceptionnel, et les couleurs sont juste sublimes pour les photos.

 

 

Retour sur le plancher des vaches

Bric de Rubren, passo di Mongioia, col Bellino, granges Collet (+1100m, -2100m, 21km)

Bric de RubrenAu lever à 6h, c’est un peu nuageux et il ne fait pas froid du tout. Comme convenu, nous partons à l’assaut du Bric de Rubren. Dans ce dédale de rochers, c’est plutôt bien cairné et l’ascension est facile, juste deux ou trois passages où il faut mettre les mains. En 35mn, nous atteignons la croix du sommet. Le vent nous saisit là-haut, les nuages sont toujours présents, mais le soleil perce au travers, ce qui est assez esthétique pour les photos. Bric de RubrenNous avons une vue à 360° sur le Viso (toujours lui!), les Écrins, le Brec de Chambeyron, les Aiguilles d’Arve,s…  et bien d’autres sommets que nous ne connaissons pas.

Nous ne tardons pas trop à redescendre du Bric de Rubren, car le vent n’est pas chaud du tout, et à 8h nous sommes de retour au Bivacco Boerio. Tout le monde s’ébroue et s’apprête à partir vers la Passo de Salza, pour redescendre ensuite vers les lacs de Longet. Bric de RubrenLe refuge est donc libre pour prendre le p’tit déj au calme. Après avoir replié la tente et fait nos sacs, nous entamons notre journée de rando. Nous rejoignons le Passo di Mongioia, la crête dans le prolongement, puis on descend droit dans un éboulis, puis un névé, avant que Patrick ne s’aperçoive que l’on n’est plus sur la trace GPS…

Je n’ai pas du tout envie de remonter ce que l’on vient de descendre dans l’éboulis, surtout que l’on voit le chemin qui va aux granges Gulun. On décide donc de continuer à descendre, et après avoir rechargé les gourdes dans un ruisseau, nous empruntons une petite sente à flanc. Le problème, c’est que l’on se retrouve à traverser de nombreuses ravines, et que l’on n’avance pas beaucoup. Au bout d’un moment, l’on décide donc de descendre droit dans la pente couverte d’edelweiss, c’est superbe. On passe les granges de Gulun, Belvédère, et à un moment donné il aurait fallu partir à droite, mais nous n’avons pas vu de sentier.

Bric de RubrenEn regardant le GPS et la carte, on décide de descendre et de rejoindre notre trace plus loin, sauf que Patrick se trompe et que l’on descend trop bas, et en plus dans la mauvaise direction! Bon, maintenant que l’on y est, nous traversons et photographions les tout petits hameaux de grange Cruset et grange Malbuiset, dont les maisons sont magnifiquement restaurées. On prend la petite sente n°3 qui nous ramène sur le bon chemin, mais elle n’est jamais empruntée et traverse des bras de rivière, quelle affaire!

Bivouac Bric de RubrenAprès ces errements qui nous ont fait perdre pas mal de temps, il est midi et l’on décide de pique-niquer aux granges de Plan Céiol. C’est dur de repartir car il fait chaud, et rapidement les nuages nous rattrapent sous le Colle di Bellino, et ne nous quittent guère jusqu’à notre bivouac au-dessus des granges Collet. On découvre le paysage un peu plus tard, quand le soleil daigne à nouveau se montrer. Le cadre est pastoral et bucolique, et au vu de l’altitude modeste de 2000m, nous devrions passer une bonne nuit.

Le voyage en un coup d'oeil

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