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Les lacs Apsoi, Roburent et l’Orrenaye

de Patrick

Lacs d’Apsoi et de Roburent, le top du bivouac!

 

Apsoi, un joyau caché

Refuge Campo Base, Chiappera, lac Visaisa, lac d’Apsoi ( +900m, -650m, 16km)

la StroppiaAujourd’hui, c’est une journée plus cool qui nous attend. Nous n’avons que 16km à parcourir pour rejoindre le lac d’Apsoi. Cela va nous permettre de prendre un bon p’tit déj au refuge de Campo Base, et de faire tranquillement des photos dans le village de Chiappera. Nous décollons à 7h, et pour la première fois ce matin, le temps est frais. En une heure de descente, nous rejoignons le camping et le refuge. ChiapperaPeu avant, nous passons devant le sentier qui monte à la cascade et au refuge de la Stroppia. Seul le haut de la cascade est éclairé, et nous voyons que cette année il y a beaucoup d’eau.

Nous nous restaurons copieusement, d’abord un petit déjeuner standard, que nous complétons après coup d’un cappuccino et d’un croissant au chocolat. Nous prenons également deux pique-niques, car nous avions juste oublié de compter le bivouac d’Apsoi, lors de notre ravitaillement!!! Après cette heure de détente, nous déambulons dans Chiappera, village très fleuri et bien entretenu, avec de belles fresques Chiapperaet une superbe vue sur la Croce Provenzale, un rocher à la forme altière qui attire beaucoup de grimpeurs.

Nous attaquons vraiment la rando vers 10h30, d’abord un peu sur la route, avant de remonter par un sentier très agréable en forêt. Le lac d’Apsoi, notre objectif de la journée n’est pas indiqué. Nous avons de belles vues sur Chiappera et sur le rocher de la Croce Provenzale. Patrick regarde son tracé et s’aperçoit que nous avons raté la bifurcation. Demi-tour, et nous trouvons une marque bleu/rouge sur un rocher au-dessus. C’est le sentier Roberto Cavallero, mais à cet endroit c’est plutôt une sente peu fréquentée. Il monte droit dans la pente pendant 30mn, et heureusement il y a les marques de peinture pour ne pas le perdre! On termine en petits S bien raides dans un pierrier, avant de rejoindre une piste que nous suivons sur la gauche.

lago VisaisaAssez vite, nous prenons un sentier qui s’élève dans une belle forêt de mélèzes. On y retrouve des familles qui montent du village de Sarreto, pour pique-niquer au lac Visaisa. Tandis que les familles descendent vers le lac, nous continuons par une grande traversée, puis une dernière montée très agréable en lacets. Un peu caché par le repli du terrain, le petit bivacco Roberto Bonelli est situé à 2330m. Il domine le lac d’Apsoi au pied duquel nous montons le bivouac.

Lac d'ApsoiIl n’est que 13h15. Le cadre est magnifique. Le trio, aster, edelweiss et génépi est présent autour de la tente! Le lac d’Apsoi est dominé par la Cime de la Manse, l’aiguille occidentale de l’Oronaye, la tête de Platasse… Le soleil est bien présent, mais il est accompagné d’un fort vent. C’est un peu frais pour la toilette, mais ça le fait. La lessive quant à elle va sécher très vite, et la sieste sera bien appréciée dans la tente. En fin d’après-midi, nous allons visiter le bivacco Roberto Bonelli, petite cabane non gardée avec 6 couchages, un réchaud à gaz 2 feux, le luxe! Il y a un couple de jeunes Italiens à l’intérieur.

 

 

Roburent, la Belle de Nuit

Col d’Enchiausa, colletto Vittorio, bivacco Le due Valli, passo de Peroni, Monte Scaletta, col de la Scaletta, lac de Roburent (+1600m, -1500m, 23km)

Col d’EnchiausaAprès une nuit bien ventée, il y a quelques nuages. Nous sommes à pied d’œuvre à 7h15 pour monter au col d’Enchiausa. Montée très bien tracée, d’abord dans un amas de gros blocs, puis dans de l’éboulis où il faut négocier quelques virages très raides, et bien assurer ses pas car le terrain n’est pas des plus stable. La vue au col est superbe, un peu couverte ce matin, mais on retrouve le soleil en descendant. De l’autre côté du col, nous croisons des randonneurs italiens, c’est la sortie dominicale visiblement. On descend longtemps, jusqu’à une rivière où se croisent de nombreux sentiers de randonnée. On perd un moment le sentier Roberto Cavallero, que l’on retrouve un peu plus haut.

colletto VittorioC’est un beau vallon en direction du colletto Vittorio, permettant de faire une boucle, plutôt que d’aller directement au col de la Scaletta et au lac de Roburent. colletto VittorioOn atteint le colletto Vittorio vers midi, et le bivacco Le due Valli est indiqué à 25mn. Comme il y a beaucoup de vent, on pourra s’y abriter pour manger. Mais avant d’y arriver, ce n’est pas de tout repos: il faut grimper le petit goulet du Passo la Croce Occidentale, qui est équipé de câbles. En haut, la vue est superbe. On continue sur le plateau et l’on aperçoit une sorte de tonneau en tôle, c’est le bivacco Le due Valli.

bivacco Le due ValliOn s’y engouffre en laissant le vent dehors. L’intérieur est assez cosy, en bois, il y a seulement trois couchettes et une table.  Après le repas au chaud il faut se faire violence pour repartir, car il y a encore du chemin jusqu’au lac de Roburent. Le vent s’est un peu calmé, et au loin le Viso émerge des nuages. Le sentier continue en traversée jusqu’au passo de Peroni. Puis on redescend un peu, avant de partir en légère montée sur le sentier Roberto Cavallero balisé bleu/rouge. Lac RoburentLa pente se redresse et le sentier devient un peu aérien, avec différents passages étroits entre des rochers aux formes torturées. Heureusement le vent a un peu faibli, mais c’est dommage que le ciel soit de plus en plus gris.

Monte ScalettaExceptionnelle est la vue sur les différents lacs de Roburent. Nous alternons entre des passages sur la crête, d’autres en contrebas côté lacs, et d’autres derrière la crête. Le sentier est très bien balisé, mais il demande une grande vigilance, et quelques passages sont équipés de chaînes. Le vent redouble d’intensité lorsque l’on arrive au Monte Scaletta à 2840m. Heureusement, on quitte la crête pour descendre vers le colle Scaletta, et le sentier devient alors moins difficile. On le perd un moment donné et l’on aperçoit le col en dessous, mais cela ne passe pas. Nous devons remonter pour retrouver les cairns et les marques de peinture qui nous mènent à l’entrée d’un tunnel!

Lac de RoburentOn y voit goutte dans ce tunnel et on doit sortir la frontale pour traverser ce dédale de fortifications souterraines. À la sortie du tunnel, encore quelques lacets et nous arrivons au passo de la Scaletta à 2673m. Le ciel est plutôt menaçant, mais on n’a plus qu’à se laisser aller jusqu’au lac de Roburent. On arrive vers 16h15 bien fatigués, mais on ne traîne pas pour autant à monter le bivouac, car la pluie menace. Le vent est fort et il est difficile de rester dehors. Lac de RoburentAprès un petit goûter, nous faisons le tour du lac. Il est magnifique, mais c’est surtout le soir ou le matin que le lac de Roburent se pare d’une couleur bleue presque phosphorescente… une Belle de Nuit, je vous dis…

 

 

L’Orrenaye, le théâtre d’ombres

Lac de l’Orrenaye, col de la Gipière de l’Orrenaye, col des Monges, Larche (+400m, -1100m, 19km)

Lac de RoburentAu lever, le ciel est très dégagé et il n’y a plus du tout de vent. Le bonheur !!! Vers 7h, nous montons en direction du col de Roburent où il ne fait pas bien chaud. C’est de ce point de vue que l’on a la plus belle vue du lac, sa forme et sa couleur sont juste sublimes… Au col de Roburent, la borne n° 65, avec d’un côté la croix de Savoie et de l’autre la Fleur de Lys, marque l’ancienne frontière entre les États de Savoie (Italie) et le royaume de France.

Lac de RoburentNous continuons sur le PR en direction du lac de l’Orrenaye. Les abords sont bien gelés. Les reflets sont magnifiques, ils évoquent un requin, une raie manta ou bien un oiseau aux ailes déployées. Les prises de vue s’enchaînent… Nous remontons jusqu’au col de la Gipière de l’Orrenaye sans beaucoup d’énergie, et poursuivons jusqu’au col des Monges qui marque de nouveau la frontière. Lac de l'OrrenayeAu vu de la petite forme, nous décidons d’éviter le col Vyrasse et de Sautron et de prendre le parcours intermédiaire, le GRP, qui passe par le lac de la Reculaye.  Ce dernier est lové dans un bel écrin de verdure. Mais, à partir du lac, le GRP se perd, il n’y a plus aucune trace. On descend à vue le long du torrent de Rouchouze et retrouvons notre itinéraire qui rejoint Larche.

On arrive vers 12h15 sous une grosse chaleur. On se dirige vers l’hôtel « Le relais d’Italie » chez Olivier Pallu, pour savoir s’il est possible de passer la nuit. Il va demander à sa femme qui s’occupe des chambres. C’est OK. À cause de la COVID, ils n’ont pas pris de personnel, et ils hébergent cette année uniquement les habitués et les randonneurs. On se mange une bonne omelette aux champignons, avec une salade du jardin fraîchement cueillie, sans oublier une bonne bière pour se désaltérer et un rosé bien frais.

Après une bonne douche réparatrice, un peu de lessive, il faut penser au ravitaillement pour les jours suivants. Il y a deux épiceries dont l’une, La Bonne Fourchette, est tenue par un couple très avenant. Il propose de nombreux plats faits maison et Corine négocie un pain d’épice et un pain aux raisins, qui seront tout frais demain. À l’hôtel, le patron  nous régale avec une bonne soupe au pistou, du poulet fermier accompagné de pommes de terre rissolées et un fromage blanc avec de la gelée de rhubarbe. On n’oubliera pas Larche de si tôt!

Le voyage en un coup d'oeil

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