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HRP Montcalm, Estats, Verdaguer

de Patrick

Les premiers 3000 de la HRP, Montcalm, Estats, Verdaguer

 

J7. Une journée de transition

Etang du Picot, Mounicou ( +60m, -1210m, 7,3km )

En deux bonnes heures de descente, nous arrivons à la route menant au hameau de Mounicou. Après une bonne demi-heure de stop, nous sommes pris par un jeune couple descendant à Vicdessos où nous allons faire le ravitaillement. Après les courses et un pot en ville, Auzatnous repartons sous le cagnard pour 2km à pied vers Auzat. Là se trouve le camping La Vernière, situé le long de la rivière. Un agréable endroit pour se reposer.

 

 

J8. Un bivouac des plus sauvages sur la HRP, l’étang de Montcalm

Auzat, refuge du Pinet, étang de Montcalm ( +1360m, -30m, 8,8km )

Refuge du Pinet

C’est l’ouverture des JO 2024 à Paris, et pour ne pas être en reste, nous allons tenter de battre le record HRP de la montée à l’étang de Montcalm, avec le handicap d’un sac à dos bien chargé!

Nous prenons le taxi à 7h pour ne pas perdre de temps à rejoindre le parking de l’Artigue situé à 20 km d’Auzat. Nous démarrons par une très belle montée en forêt de noisetiers et hêtres moussus. Puis, cela enchaîne par un plat montant dans une prairie jonchée de myrtilliers. La pente se redresse enfin avec quelques bons coups de cul pour atteindre le refuge du Pinet à 2230m.

 

Et nous retrouvons notre bivouac favori

HRP MontcalmAprès une collation bien appréciée, nous reprenons la HRP vers l’étang de Montcalm. Nous naviguons dans un univers de roches rouges. Nous passons au-dessus de l’étang d’Estats, tâche bleu turquoise sertie dans un écrin rouge. Un dernier effort et nous arrivons au pied de l’étang de Montcalm, petite pièce d’eau transparente et pure dans ce décor de pierre et d’oxyde. Un coup d’œil unique.

HRP MontcalmJe retrouve inchangé l’emplacement de bivouac bien plat, entouré de son mur de pierre bien construit, qui nous a tendu les bras par une pluie d’orage, il y a 5 ans.

 

Un après-midi et une soirée de pure contemplation

Il est seulement midi. Les premiers traileurs redescendent par la HRP, du pic de Montcalm et de la pica d’Estats.

HRP Montcalm

Nous discutons un moment avec un jeune garçon de 10 ans et ses parents. Le jeune nous faire rire « C’est du costaud le Montcalm, c’est vraiment costaud », l’air de dire, ce n’est pas la peine, vous n’allez pas y arriver! Nous lui répondons aussi en rigolant qu’on est des costauds!!!

Dans l’après-midi, nous prenons un peu de hauteur à gauche du lac pour faire quelques photos. Nous voyons bien le pic de Montcalm dominer le massif. En fin de journée, le soleil décline et la montagne baigne dans une lumière rouge orangé, puis le décor prend une couleur sang, tandis que les ombres s’allongent à l’infini. C’est magnifique!

 

 

J9. Les trois pics

Etang de Montcalm, col de Riufret, pic du Montcalm, pic Verdaguer, pic d’Estats, port de Sotlo, estany de Baborte ( +1070m, -1160m, 13,8km )

 

HRP MontcalmLa lumière du matin est encore plus radicale que la veille au soir. Dès que le soleil se lève, nous montons dans les rochers surplombant l’étang de Montcalm. D’un coup, nous nous sommes transportés sur une autre planète, Mars, dont nous découvrons les paysages tourmentés rouge sang, les failles, les roches, les ombres encore froides. Pas un brin de végétal, pas la moindre mousse. Du grand décor!

HRP MontcalmPuis doucement, lentement, la lumière devient plus froide, le rouge cède du terrain au jaune, le soleil commence sa longue trajectoire vers le zénith et l’air se réchauffe.

 

Calme comme le Montcalm

Nous ne quittons pas d’un iota les marques de la HRP montant au pic de Montcalm. En effet, nous sommes dans des alternances de blocs et sentes, empruntant un tracé compliqué. Le terrain n’est pas si évident et il est facile de s’égarer. Par contre le paysage est toujours aussi époustouflant. Nous laissons nos sacs au col de la Combette à 2900m où nous repasserons après l’ascension des trois pics pour prendre la direction du port de Sotllo.

HRP MontcalmAprès le col de Riufret, une petite sente bien tracée nous amène au sommet du Montcalm à 3077m. Il y a là quelques emplacements de bivouac. Le vent se monte maintenant. Il doit y faire bien frais pour y passer la nuit, mais l’expérience doit être magique au lever du soleil.

La vue vers la vallée d’Auzat, est à couper le souffle. Les sommets, comme des brisants, dépassent à peine d’une mer de nuage. De l’autre côté, au premier plan, les sommets de l’Estat et du Verdarguer forment une muraille contrastant sur le ciel bleu saturé. Nous sommes seuls, enfin presque. Un peu plus loin une jeune femme assise écrit son journal. Quelle tranquillité, quelle plénitude matinale, le nom Montcalm ne pouvait être mieux choisi.

 

Pica Estats

Fini la solitude

Nous redescendons au col de Riufret et faisons le choix de monter d’abord au pic Verdaguer (3129m), car il y a tout un groupe d’Espagnols qui se dirige vers le pic d’Estats (3143m). De là-haut, on voit très bien le cheminement aller-retour de la HRP dans la roche noire du Montcalm. De l’autre côté, on aperçoit la suite de notre parcours, les estanys d’Estats et de Sotllo qui se fondent dans le vert retrouvé. Nous terminons par la montée au Pic d’Estats.

Estany Estats

Ce dernier est le plus haut des trois sommets (3143m) et également le plus haut de la Catalogne puisqu’il se trouve sur la frontière France-Espagne. Le groupe est toujours là, mais ils ont eu le temps d’embrasser la croix, de s’asseoir et de se calmer. On se fraie tant bien que mal un chemin jusqu’à la croix de Catalogne qui est bien jolie avec ses oripeaux. La vue est sensiblement la même que celle du Verdaguer. Encore quelques photos, mais nous ne traînons pas longtemps au sommet.

 

 

Port de Sottlo

Un bivouac sur de la tôle ondulée

Après ces incontournables de la HRP que sont le Montcalm, l’Estats, il est temps de redescendre récupérer nos sacs et continuer, car la route est encore longue… Un grand névé nous permet d’économiser nos forces et reprendre vite le sentier qui grimpe vers le Port de Sotllo à 2884m. Nous y pique-niquons avec d’un côté l’étang d’Estats en France, et de l’autre l’estany d’Estats en Espagne, même nom pour deux lacs qui sont pourtant bien loin l’un de l’autre. La descente se fait dans un grand pierrier bien tracé. Mais il va falloir remonter environ 150m pour le collet de Baborte. Nous quittons le GR sans vraiment trouver la bifurcation, mais au-dessus, un sentier balisé jaune nous emmène bien dans la bonne direction.

BaborteOn tient le bon bout, mais c’est sans compter sur la fatigue qui se fait réellement sentir.  Heureusement que nous sommes dans un beau cirque aux roches rouge et de nombreux estanys, les estanys de Sotllo. Nous arrivons enfin aux estanys de Baborte. Joli paysage, mais il y a de nombreux trous et bosses avec lesquels il faut négocier pour planter la tente!

 

 

J10. Une étape longue, mais peu difficile dans le Pallars Sobira

Estany de Baborte, grand estany de Certascan, estany de Guerosso Blau ( +1270m, -1270m, 20,4km )

BaborteDe bon matin, nous poursuivons notre route vers le 2nd estany de Baborte, que surplombe le Refugi de Baborte, grosse cabane de tôles orange. Nous  sommes toujours respectueux et impressionnés par ces refuges accueillants, avec couchettes, matelas et couvertures, protégeant le voyageur pris dans la tourmente. Notre route nous mène au col de Sellente de Baborte. Nous enchaînons ensuite 2h30 à 3h de descente assez agréable, mais un peu lassante, la plupart du temps à l’ombre, en prairie puis en forêt.

 

Lâcher d’eau au barrage de Certascan

Nous atteignons enfin le Pla de la Borda, avant de remonter environ 700m, d’abord en forêt, puis dans un grand vallon où l’on aperçoit la partie basse du barrage de Certascan. Mais il nous faut remonter de l’autre côté, en haut du barrage, pour apercevoir le refuge. Le ciel se charge, nous pique-niquons rapidement au bord du petit lac sous le refugi de Certascan. Au refuge, nous prenons un bon café accompagné d’un cake à l’orange pour nous donner l’énergie et le courage d’affronter les 350m de montée restants. Puis sans perdre de temps, nous repartons afin d’éviter de marcher sous la pluie qui est annoncée à partir de 16h. On passe devant le grand Estany de Certascan et l’on remonte ensuite le long du Riu de la Serra Plana. Les premières gouttes arrivent sous le col, lorsque la pente se redresse dans la caillasse.

 

bivouac Guerosso Blau

Après la pluie, les animaux

Au col, il nous reste environ 30mn de descente. On repère facilement un emplacement au-dessus du 2nd estany Guerosso Blau. La tente est montée à toute vitesse sous les grosses gouttes et on attend que cela passe à l’intérieur. Une heure plus tard, la pluie est finie et l’on s’approvisionne au lac pour un thé.

Palars SobiraQuelle surprise au retour à la tente de voir trois ou quatre bouquetins dans les rochers juste au-dessus de nous. Nous sommes visiblement chez eux, et ils nous le font savoir en soufflant pour montrer leur mécontentement. Finalement ils nous acceptent et décident de descendre pour brouter un peu plus loin.

Le voyage en un coup d'oeil

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