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Sobirans, Carlit, Etang Fourcat

de Patrick

Cerdagne, Ariège, Andorre, des Bouillouses à Mounicou

 

Étape 8: de Bolquère à l’Estany de Sobirans (+830m, -240m, 14km)

Coll del Pam, Estany de la Pradella, refuge des Bouillouses, Estany de la Comassa, Estany de Trebens, bivouac à l’Estany de Sobirans

Une fois l’infirmière passée pour la prise de sang et le petit déjeuner pris, nous plions bagage pour une étape modérée jusqu’à l’étang de Sobirans, 900m de montée et 200m de descente, histoire de redémarrer doucement. J’anticipe le fait que mon problème à la jambe droite n’est pas une phlébite. étangs du CarlitDe toute façon je vais être vite fixé, le docteur me communique les résultats en début d’après-midi.

Nous partons de la station de Super-Bolquère, montons au col del Palm et suivons le chemin qui monte au lac des Bouillouses. Nous arrivons à l’Estany de la Pradella, qui nous paraît le lieu idéal pour déballer notre pique-nique. Sur ces entre-faits, je reçois l’appel tant attendu du médecin… Tout va bien, je peux continuer la HRP, mais il faut guérir cette inflammation.

étang du CarlitNous passons devant l’hôtel Bones Hores, puis après l’Estany de la Comassa, nous prenons la boucle des étangs du Carlit. Il y a du monde sur cette randonnée et elle le mérite, car elle permet de découvrir 9 étangs, qui sont tout simplement magiques! Pour notre part, nous nous arrêtons à l’Estany de Sobirans pour monter le bivouac dans un champ bordé de rhododendrons. étangs du Carlit SobiransNous avons une vue magnifique sur l’Estany de Trebens et son déversoir, magnifié par les couleurs du soir et les ombres qui s’étirent.

 

 

Étape 9: de l’Estany de Sobirans à l’Hospitalet-près-l’Andorre (+1100m, -2000m, 22km)

Pic Carlit, barrage de l’Etang du Lanoux, Portella de Lanos, Cabane de Cortal Rosso, camping de L’Hospitalet

Pic CarlitDépart à 7h pour une longue journée de randonnée, avec l’ascension du Carlit, maître des lieux. C’est la première étape se déroulant en terrain montagne.  Surprise!!! dans la montée, nous retrouvons Jean qui a bivouaqué au lac supérieur, c’est à dire juste au-dessus de l’Estany de Sobirans.  L’ascension du Carlit demande par moment un peu d’attention, mais reste facile et bien balisée. En récompense, une vue magnifique sur les étangs du Carlit.  Nous sommes seuls au sommet, mais quand nous repartons les suivants arrivent, et cela ne va pas désemplir de la journée!  Nous revenons sur nos pas jusqu’à un petit collet étroit que nous descendons dans la pierraille. C’est raide, heureusement le sentier est bien marqué. CarlitNous avons une vue plongeante sur l’Estany dels Forats et l’étang de Lanoux plus loin.

Une fois le pierrier passé, nous faisons une copieuse pause, tandis que l’infatigable Jean nous rejoint. Nous nous égarons un peu vers l’étang de Lanoux, Philippe suit sa trace GPS, tandis que je suis les explications du topo qui sont légèrement différentes et passe sur le barrage de l’étang. J’en profite également pour manger un morceau. Mais tous les chemins mènent à la Portella de Lanos.

Après un long plat, l’étape devient moins intéressante quand un aborde les pistes au-dessus du col de Puymorens, et même longuette dans les interminables lacets descendant à l’Hospitalet. Ma jambe commence à me faire mal et nous sommes contents d’arriver au gîte d’étape, où nous prenons une bière, une douche et faisons même une petite lessive avant le repas. Nous faisons honneur au menu, un plat de joue de porc façon pot-au-feu. Le patron, sympa, nous dépose en voiture au camping où nous retrouvons Jean, Christine et leur Van.

 

Étape 10: de l’Hospitalet-près-l’Andorre au refuge du Ruhle (+1450m, -650m,   15km)

Etang de Pédourrés, Etang de Couart, Grand Etang de l’Albe, Collada de Juclar, Etang de Joclar, l’Estanyol, bivouac au Refuge du Ruhle

refuge du RuhleJean est parti plus tôt que nous. Christine propose de nous déposer au départ, qui est à la sortie de l’Hospitalet. C’est très gentil de sa part, cela évite un bout de route. Elle nous arrête devant la boulangerie où nous prenons le petit déjeuner. Le départ de l’Hospitalet n’est pas évident à trouver, mais une fois sur le sentier, il ne reste plus qu’à grimper. Nous retrouvons Jean dans la montée et nous faisons un bout de route ensemble. Le sentier est beau, nous longeons le déversoir de l’étang de Pédourrés, bordé de rhododendrons. L’étang et sa cascade en voile de marié sont du plus bel effet.

Nous montons à un large col au-dessus de l’étang de Pédourrés, et là cela se gâte, nous perdons le sentier qui jusqu’à maintenant était bien balisé. Nous continuons dans la direction présumée de l’étang de Couart, peut-être un peu trop haut, mais j’ai la flemme de redescendre pour contourner un amas rocheux. Nous passons sur un bloc incliné, en adhérence et utilisons les prises main droite à mi-hauteur, pour s’équilibrer et progresser. Un peu technique, mais cela me permet d’observer Philippe, pour voir comment il passe sur les terrains délicats. Nous sortons sur un plat herbeux et retrouvons le chemin un peu plus loin.

estanys de JuclarLa journée est un régal pour les lacs de montagne. Nous abordons le déversoir de l’étang Couart et longeons l’étang sur toute sa longueur, dix mètres au-dessus de l’eau, sur un sentier escarpé tracé dans les blocs. Cela monte, cela descend, on y va prudemment… bienvenue dans l’Ariège!!!

Nous abordons le ressaut au-dessus du lac. Le chemin se fraie un passage à travers les énormes buissons de rhododendrons en fleur. Quelle beauté! Il y a maintenant quelques mares, puis le Grand Etang de l’Albe, étang rond lové au pied du pic de l’Albe. Nous passons le col de l’Albe, 2539m, point haut de la journée et descendons sur la Collada de Juclar, frontière avec l’Andorre. À nos pieds les Etangs de Juclar et le refuge andorran de Juclar. Quant à nous, nous descendons sur l’Etang de Joclar (avec un o), puis l’Estanyol sur un sentier raide, sinuant dans les blocs… norefuge du Ruhles pieds souffrent… On aperçoit le refuge du Ruhle au loin, ainsi que la montée qu’y mène…

Nous arrivons fatigués au refuge du Ruhle, pourtant il y a moins de kilomètres et moins de dénivelée que la veille, mais les blocs en montée et en descente, cela use. Jean arrive 1h après nous, bien fatigué également.
Le refuge du Ruhle est esthétique avec sa structure métallique bleue et ses oripeaux faits de drapeaux de prière népalais. L’ambiance y est conviviale et la bière pression artisanale excellente. Derrière le refuge se trouve un grand terrain herbu où chacun peut trouver sa place de bivouac.

 

Étape 11: du refuge du Ruhle à l’Estany dels Meners de la Coma (+1400m, -1100m,   15km)

Etang de Fontargente, Port de Fontargente, Refugi de Cabana Sorda, Refuge de la Coms de Jan, bivouac sous l’Estany dels Meners de la Coma

Nous avons rebeloté les étapes pour ne pas dépasser 7h de marche, soit 9h avec les pauses. En effet le terrain est exigeant, nous avons besoin de récupérer et pour le moment cela semble être un bon compromis. Nous allons donc faire en 3 jours les 2 prochaines étapes.  Seul petit problème, il va nous manquer de la nourriture pour un bivouac…

du Ruhle au lac de FontargenteLe gardien du refuge du Ruhle nous indique le chemin à suivre pour notre début de parcours. Ce chemin, et celui d’hier dans les éboulis du Pic Negre de Joclar ont été tracés dans les blocs, à la barre à mine par un gars du cru, un travail de titan. Nous arrivons à l’étang de Fontargente, beau lac et magnifique endroit de bivouac, une autre fois, j’espère !!!

Au Port de Fontargente, nous rencontrons un peu de monde, des randonneurs Andorrans en groupe, il faut dire que le parking n’est pas loin. En baragouinant, j’explique à un couple que nous venons de Banyuls et traversons les Pyrénées en 50 jours. Ils nous prennent pour des extraterrestres! Nous arrivons au Refugi de Cabana Sorda, sous le lac éponyme et continuons vers le Refuge de la Coms de Jan. chardon des PyrénéesJ’ai moins bien aimé cette partie de l’étape, car même si nous sommes dans une nature préservée, nous avons une vue plongeante sur la vallée et les infrastructures de station de sports d’hiver. Nous décidons de continuer jusqu’à l’Estany dels Meners de la Coma, situé à 2 heures. Nous sommes enfin seuls dans une longue traversée quasi horizontale, qui semble mener au bout du monde.

Finalement la fatigue a raison de nous, un beau torrent et de belles places de bivouac nous tendent les bras. Ce torrent est en fait le déversoir de l’Estany dels Meners de la Coma, situé 150m en dessus. Nous sortons le réchaud et la casserole et rituellement préparons nos 250 g de pâtes à la sauce minestrone, accompagnées d’une boîte de thon à l’huile. Miam, miam!!!

 

Étape 12: de l’Estany dels Meners de la Coma à l’Estany Primer (+1000m, -1200m,   14km)

Collada dels Meners, Refugi de Sorteny, El Serrat, Encodina, bivouac à l’Estany Primer

estany dels Meners de la ComaDe bon matin nous attaquons la première montée. Le temps est un peu perturbé, mais le soleil perce de temps à autre et éclaire étonnamment les petits lacs en dessous, l’occasion de  beaux clichés. Nous découvrons le lac où nous aurions dû bivouaquer et le petit abri sous le col. C’est pas mal ici aussi. Passé le Collada dels Meners, la descente est facile et nous déroulons jusqu’au Refugi de Sorteny qui est maintenant gardé, l’occasion de boire un double expresso et un chocolat chaud.

iris des PyrénéesCette vallée est très fleurie et je découvre avec étonnement des champs d’iris violet. Au jardin botanique qui suit le refuge, j’apprends que c’est une plante endémique de la vallée. En fait nous en verrons durant tout notre périple. Il s’appelle d’ailleurs Iris des Pyrénées ou Iris à larges feuilles. Nous arrivons à El Serrat vers 11h30. Ce ne sont que des hôtels. Vu le bivouac supplémentaire, nos provisions fondent comme neige au soleil, aussi décidons-nous de déjeuner à l’hôtel Bringué****. Nous sommes le 14 Juillet, nous avons bien le droit de prendre un peu de bon temps!  Par contre nous devons attendre 13h, heure espagnole oblige!

Pour 17€  nous mangeons un repas royal, dans un cadre de luxe. Avec un peu de difficulté, nous expliquons au maître d’hôtel que nous désirons le repas du soir à emporter, et que nous le ferons réchauffer dans la popote. Il nous dit que c’est la première fois que des clients lui font cette demande, mais pas de problème.  Nous voilà chargés d’une salade pomme de terre-oignons, d’un plat régional saucisses aux  lentilles et pommes, d’une salade de fruits, le tout dans des boîtes plastiques. Voilà qui va améliorer l’ordinaire!

estany PrimerLe temps est très couvert, nous nous dirigeons vers Encodina. Là encore l’environnement n’est pas des plus sauvage, nous longeons un télésiège, heureusement nous nous en écartons en montant à l’Estany Primer. Arrivés au lac, le cadre est joli, les rares rayons de soleil permettent quelques photos.

Avec le recul, je pense que la variante Collada des Meners – Refuge de l’Etang Fourcat, repassant tout de suite en Ariège par le Pic de Serrère aurait été un meilleur choix. Elle est classée « sérieuse étape de montagne » dans le Trans’ Pyr. Il aurait donc fallu la couper en deux, comme nous avons fait pour l’étape12.  Cela nous aurait permis de rester en terrain sauvage et de passer à l’Etang de Rouch, qui est « un pur trésor de montagne » dixit Trans’Pyr! À considérer sérieusement par ceux qui me lisent.

 

Étape 13: de l’Estany Primer à l’Etang du Picot (+1000m, -950m,  11km)

Estany del Mig, Port de l’Albeille, Etang de Goueille, Refuge de l’Etang Fourcat, crêtes du Malcaras, bivouac à l’Etang du Picot

Etangs de l'AlbeilleEncore quelques nuages s’accrochent aux sommets ce matin, puis se dissipent et le beau temps revient. Une sévère montée dans la pierraille permet de rejoindre le Port de l’Albeille. Juste après le col se dessine le rond presque parfait de l’Etang de l’Albeille. Encore un collet et c’est le bleu intense de l’Etang de Goueille qui nous saisit.

refuge de l'Etang FourcatLe terrain devient franchement accidenté lorsque l’on s’approche de l’Etang Fourcat. Le sentier traverse une zone de blocs, puis gravit un goulet raide le long du déversoir, quelques ondulations dans un beau rocher et l’on découvre au dernier moment le refuge de l’Etang Fourcat trônant sur son royaume de cailloux. Il est midi passé et nous mangeons une succulente omelette. Comme la veille, nous commandons le repas du soir, du sauté de porc aux pâtes, que nous ferons revenir dans la popote. Nous quittons donc l’Etang Fourcat et son sympathique gardien pour poursuivre notre route, jusqu’au second étang du Picot.

étangs du PicotPartir du refuge n’est pas plus facile, il faut traverser des blocs pour rejoindre la crête NE du Malcaras, redescendre encore dans du bloc, traverser deux névés pour remonter cette fois la crête NNE du Malcaras. Ce n’est pas fini, il nous maintenant descendre dans une fissure équipée d’un câble, et continuer encore dans du bloc pour atteindre le déversoir de l’Etang supérieur du Picot. Un parcours très montagnard, que l’on est content d’avoir passer cet après-midi, plutôt que le matin à froid. Nous atteignons le second Etang du Picot, nous nous chamaillons un peu quant à l’endroit de notre bivouac. Finalement ce sera le déversoir de l’Etang du Picot, un bivouac magnifique, face au lac et à la falaise.

 

 

Étape 14: de l’Etang du Picot à Mounicou (+100m, -1300m,  7km)

Orris de Tignalbu, Mounicou, Vicdessos, Auzat

Le lendemain la descente sur Mounicou n’est qu’une simple formalité et vers 10h nous terminons nos maigres vivres au café de Mounicou, qui reste désespérément fermé. La patronne doit être partie faire les courses. Nous tentons le stop pour aller à Vicdessos nous réapprovisionner, mais les voitures sont très rares…

Soudain, Philippe remarque plus haut sur la route une voiture qui pourrait ressembler au Van de Christine et Jean. Il va vérifier, et oui c’est bien Christine qui est garée, attendant que Jean arrive. Il effectue le même parcours que nous, mais il s’est arrêté hier au refuge de l’Etang Fourcat, et il arrivera donc au mieux vers 16h. Très gentiment, Christine propose de nous emmener à Vicdessos. Super sympa!

Une fois les courses effectuées, nous nous rendons à pied au camping d’Auzat situé à 2km, camping où sont également installés Christine et Jean. Nous avons l’après-midi et la soirée pour nous reposer, profiter de la machine à laver et des services du camping. Le soir nous allons au restaurant tous les quatre. Au menu, cuisses de grenouille et côte de bœuf. Un délice! Je vous recommande chaudement La Table D’antan-Bar des 3000 à Auzat.

Nous changeons de secteur les jours suivants. Nous pénétrons dans le Pallars Sobira. Cela ne vous parle pas beaucoup… sachez que c’est la quatrième région de Catalogne par la superficie, mais une des densités les plus faibles du pays, avec seulement 4 habitants au km2. On ne va pas se marcher dessus! Mais c’est surtout la Pica d’Estats, le sommet de la Catalogne qui nous fait rêver.

Le voyage en un coup d'oeil

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