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Islande (5): Trek Laugavegur – Emstrur, Porsmork

de Patrick

Une chevauchée sauvage, dans un décor de western nordique

 

Emstrur et le fabuleux canyon Markarfljotsgljufur

Laugavegur: Emstrur, le glacier Myrdalsjokull et le canyon Markarfljotsgljufur

Après une très bonne nuit, il fait un peu gris au lever. Inutile de  faire les crêtes au-dessus du lac d’Alftavatn . Nous décidons donc de continuer jusqu’à Emstrur, soit une petite journée de 4h30 de trek, pour 240m de montée et 280 de descente. Nous revenons sur nos pas, traversons un petit gué, puis continuons sur une piste. Nos sommes sur le fameux trek du Laugavegur. Laugavegur cheval islandaisPar une chance inouïe, nous croisons un troupeau de chevaux islandais, une centaine environ, dont seulement une dizaine sont montés par des cavaliers. Très belle chevauchée dans un décor sauvage à souhait et un grand moment de photographie. Le soleil perce les nuages, le terrain est vallonné, cela devient sympa. Nous pique-niquons au pied d’une cascade au débit impressionnant.

Nous longeons de belles montagnes recouvertes de cette mousse si caractéristique des paysages islandais et arrivons à un col. Le campement est 300m plus bas. Stéphane est allé assez vite, car le campement est en terrasse et les bons emplacements sont recherchés. Nous faisons face au superbe glacier Myrdalsjokull. Tandis que certains montent la tente Mess, les autres montent les petites tentes. En peu de temps, c’est fait et nous sommes attablés devant un plat de pâtes. Il ne tarde pas à pleuvoir et nous attendons que cela se dégage pour faire une randonnée dans le canyon Markarfljotsgljufur, à quelques pas du sentier du Laugavegur. Cela s’éclaircit doucement et nous y allons. Emstrur, canyon MarkarfljotsgljufurC’est tout simplement fabuleux: d’une profondeur de plusieurs centaines de mètres, le canyon Markarfljotsgljufurau a été creusé dans la lave par une rivière tumultueuse. De chaque côté, de la rhyolite, de l’oxyde de cuivre, une mousse verte fluo, au-dessus de nous un ciel chargé, créant une ambiance dramatique,  nous avons les conditions idéales pour un bon reportage photo… Après 1h30 de balade avec en toile de fond le glacier, nous quittons à regret le canyon Markarfljotsgljufur et nous dirigeons vers le camp pour préparer le repas. Ce soir: saucisse et purée de patates douces. À demain pour de nouvelles aventures!

 

 

Camping au pied du Myrdalsjokull et de l’Eyjafjallajokull

Laugavegur: Emstrur, Porsmork

Il a plu quasiment toute la nuit et cela continue. Nous partons de Emstrur vers 10h, sous la pluie et le vent, pour notre dernière étape Porsmork. Nous dominons le canyon Markarfljotsgljufur, mais le brouillard est tel que nous ne le voyons même pas. Heureusement que les conditions étaient meilleures hier en fin d’après-midi!!! Le Laugavegur est un trek très connu; revers de la médaille, nous ne sommes plus seuls au monde! Nous doublons, puis nous faisons doubler par différents groupes, mais finalement nous serons dans les premiers à Porsmork. Petit à petit la pluie cesse et le brouillard se dissipe.

Petit quart d’heure compétition entre Olivier, Patrick et Stéphane qui disparaissent dans la brume et nous attendent en haut de la montée, sur le plateau. Nous marchons plus d’une heure sur ce plateau avant de descendre vers la rivière, pour une dernière traversée de gué. Laugavegur EmstrurNous remontons ensuite dans une forêt de bouleaux arctiques, le paysage change alors totalement en arrivant sur Porsmork. Au loin nous apercevons la côte avec un rocher ressemblant à Tombelaine, en baie du mont Saint-Michel. C’est la fin du Laugevegur. Nous bifurquons à gauche vers notre campement où nous dormirons deux nuits. Laugavegur PorsmorkCelui-ci est bien agréable avec une belle pelouse au pied des langues de glace du Myrdalsjokull et de l’Eyjafjallajokull.  Nous profitons de notre avance pour nettoyer et réorganiser les caisses avec les aliments qui restent. Ensuite, les averses alternent avec quelques accalmies, qui nous laissent quand même le temps de préparer les deux derniers gigots.

C’est la dernière soirée avec Eynar, notre chauffeur. Il repart demain de Porsmork pour Reyjkavik. Il est venu avec un cubitainer de vin français JP Chenet. Il nous explique son parcours universitaire, en histoire, puis on discute du cursus de chacun. Maurice, médecin, mais également artiste, lui offre un dessin au crayon de couleur représentant le 4×4, son chien Karpur, les rivières, les volcans du paysage islandais. Il est tout heureux d’un cadeau si personnel.

 

Observation de l’Eyjafjallajokull et de son éruption de 2010

Porsmok: randonnée sur le Morinsheidi, laves de l’Eyjafjallajokull

Il a plu une bonne partie de la nuit. C’est encore bien couvert au petit matin, mais Stéphane le sent bien pour monter sur le Morinsheidi. De là on aura une vue sur les récentes coulées de lave de l’Eyjafjallajokull, éruption datant du printemps 2010. Nous partons de Porsmork vers 10h30 sous un temps peu engageant, mais il faut tenter. Laugavegur PorsmorkNous longeons la rivière très délicate à traverser pour les véhicules, mais, fort heureusement pour nous, il y a un pont mobile. Nous nous élevons dans une forêt de bouleaux arctiques par un petit sentier montagnard. Les nuages passent, certains libèrent quelques gouttes. On s’habille, se déshabille. Stéphane scrute le ciel. C’est au col que nous prendrons la décision: s’il pleut et que l’on ne voit pas le glacier, on redescend en faisant une boucle, si cela se dégage, on monte au sommet. Nous pique-niquons à l’abri d’une grotte.

Porsmork EyjafjallajokullEntre temps, nous avons de la chance, le ciel s’est déchargé. Nous filons au col, puis grimpons la partie sommitale plus raide, équipée de quelques chaînes. Nous débouchons sur un vaste plateau d’où l’on peut voir les laves de l’Eyjafjallajokull. Nous cherchons du regard les coulées récentes. Toute la partie devant nous avec différentes excroissances et de beaux couloirs de lave n’existait pas il y a 3 ans! L’éruption a dû être très impressionnante. Quelques fumerolles s’échappent encore du volcan. Séance photo de groupe au soleil, les nuages tournent autour en nous épargnant. Puis, il faut se résigner à quitter le sommet pour redescendre sur Porsmork que nous atteignons vers 16h15 après avoir monté et descendu 600m. Dans la forêt, un traquet motteux, bel oiseau orangé, posé sur une branche de bouleau, déguste un ver de terre et se prête facilement à une séance photo.

Tandis que les premiers se précipitent à la douche espérant qu’elle soit chaude, Sophie et moi préparons une surprise: un cookie pour l’anniversaire de Stéphane! La pâte est prête, mise dans 2 plats en alu posés dans une cocotte avec de l’eau sur laquelle on retourne une petite cocotte, gazinière artisanale; il faut savoir prendre des risques. La dessin chevaux islandaiscuisson est un peu longue, la pâte reste un peu molle, mais cela devrait devenir croquant, une fois passée sur la braise laissée par les côtes de gigot. En parallèle, nous préparons une crème à la vanille.  Le tout sera recouvert de chocolat en poudre et de quelques drapeaux islandais en guise de bougies.  C’est l’anniversaire de Stéphane (dans quelques jours). Une fois les côtes de gigot dégustées, nous peaufinons notre «tiramisu islandais» et entrons sous la tente en entonnant « Happy birthday to you, Stéphane » repris en cœur par l’ensemble du groupe. Maurice lui a préparé un dessin avec des chevaux islandais, un gué et des montagnes. Au dos, un mot de remerciement pour sa gentillesse, son professionnalisme, ses talents culinaires, son enthousiasme, sa passion, son désir de nous faire apprécier sa terre d’adoption l’Islande, avec ce qu’elle recèle de beauté et de dureté à la fois.

 

Retour à Reykjavik

This is the end, my friends.

Le samedi au départ de Porsmork, c’est la pluie qui nous accompagne jusqu’à Reykjavik. Nous laissons Fabienne et Philippe qui continuent en solo une semaine. Sophie part une semaine au Groenland et Stéphane retrouve un nouveau groupe dès demain matin pour quinze jours de traversée de l’Islande en 4×4. Nous avons conscience d’avoir vécu des moments extraordinaires, d’avoir fait un trek exceptionnel avec une première partie inédite qui rejoint ensuite le célèbre trek du Laugavegur. Nous avons été coupés du monde pendant 15 jours et nous formions un groupe soudé et homogène. Nous discutons d’un projet de trek au Groenland, l’an prochain.

Pour tous les amoureux de la Nature qui ne connaîtraient pas encore l’Islande, aucune hésitation à avoir, c’est votre prochaine destination. Mais ne vous trompez pas, n’y allez pas pour la chaleur, mais bien pour la beauté des paysages, pour une ambiance vraiment sauvage, que vous ne retrouverez nulle part ailleurs.

Le voyage en un coup d'oeil

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