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Batère, Cortalets, Canigou, Mariailles

de Patrick

Pyrénées Orientales, de Banyuls à Bolquère

 

Étape 1: de Banyuls au Coll del Pal (+1100 m, -280 m, 10 km)

Banyuls, col des Gascons, col de Fourmigou, Pic de Saifort, bivouac au coll del Pal

tgv paris perpignanGare de Lyon, 2 juillet 2019 8h:  Philippe et moi quittons Paris, soulagés que le voyage commence. En effet, ces derniers jours l’atmosphère était électrique. Les sacs sont faits depuis un moment, l’itinéraire bouclé, et nous rongions notre frein en attendant le jour du départ. Dans l’ambiance soft du TGV Paris-Perpignan, nous nous détendons et nous laissons aller à rêver de cette Haute Route des Pyrénées et de ses promesses. Cette grande route de 800km, est-ce qu’elle voudra bien de nous?

De Perpignan nous rejoignons Banyuls et après nous être changés dans la gare de Banyuls, nous faisons nos premiers pas sur la HRP. Il est 16h, le soleil a dépassé le zénith, l’atmosphère est torride et la ville dort… seuls deux randonneurs se faufilent dans les rues, cherchant l’ombre des façades…

Au sortir de la ville, nous prenons un sentier qui monte dans les chênes-lièges, cela permet d’avoir un peu d’ombre. Nous dévions un peu du chemin et manquons la Fontaine des Chasseurs. Tant pis, nous prendrons de l’eau à la prochaine source. Nous passons le col des Gascons (387m) et cherchons un point d’eau au-dessus d’une ruine. Nous trouvons bien la ruine, mais pas l’eau, la source doit être tarie. Col de Formigou, col Baillaury, le ciel est maintenant voilé, il fait encore très chaud, mais on n’a plus le soleil en direct. De l’orage est annoncé en soirée.  Espérons qu’il passe à côté, c’est dur de monter la tente sous la pluie dès le premier soir.

Nos faisons des pauses régulièrement pour récupérer. Peu avant le Pic de Sailfort, un panneau de plexiglas indique la direction d’une source. Nous suivons les points rouges, faisons 300m et trouvons de l’eau bien fraîche. Il était temps, j’étais à sec!

De la crête du Pic de Sailfort, nous descendons sur le Coll del Pal et apercevons au loin la cabane des Couloumates où nous avons prévu de nous arrêter moyennant un détour. Il est déjà 20h 30, nous avons grimpé 1100 m sous la chaleur, nous sommes debout depuis 5h du mat’, cela fait plein de bonnes raisons pour s’arrêter là. Nous trouvons un terrain à peu près plat sous le col pour installer notre bivouac. bivouac colioureNous mangeons rapidement un repas froid. La nuit s’installe et la baie de Collioure brille de mille feux, sous les dernières lueurs rougeâtres du couchant. Magnifique! Et maintenant dodo, car une dure journée nous attend demain.

 

Étape 2: du Coll del Pal à Mas Nou (+1240 m, -1430 m, 31 km)

Pic Neulos, Col de l’Ouillat, chalet de l’Albère, St-Martin de l’Albère, le Perthus, ruines de Panissars, bivouac à Mas Nou

A 7h15 nous sommes à pied d’oeuvre. En effet, nous comptons faire une grosse journée pour retomber sur les étapes du topo, c’est-à-dire faire en une journée et demie (hier après-midi et aujourd’hui) ce qui se fait en deux jours. On va bien voir si cela passe!

Ce matin, il fait raisonnablement frais et nous en profitons pour bien avancer sur un terrain facile. L’itinéraire suit rigoureusement les cols de la frontière, puis le sentier se redresse pour atteindre le pic de Neulos à 1245m, point culminant de la journée. Il est un peu plus de 11h, mais Philippe est affamé, il faut dire qu’il n’a rien mangé depuis hier soir! Nous prenons donc le pique-nique sous le pic,  à l’ombre de chênes-lièges. La chaleur s’est maintenant installée, mais il ne reste plus qu’à se laisser rouler pour atteindre le col de l’Ouillat et le chalet de l’Albère, qui est un gîte d’étape. L’ambiance est sympa, nous y faisons une pause bière et menthe à l’eau.

Nous ne traînons pas trop et reprenons notre chemin vers Saint-Martin de l’Albère, minuscule hameau et descendons gentiment dans la forêt de chênes-lièges vers Le Perthus. Nous distinguons au loin l’autoroute contournant le Perthus, et le trafic incessant de camions espagnols alimentant l’Europe en produits maraîchers… Nous nous en rapprochons et faisons même une pause pour regarder cette fourmilière sans âme, produit toxique de notre mode de vie.

Nous ne nous perdons pas de temps au Perthus, village défiguré par les commerces vendant alcools et cigarettes. Le temps se voile sérieusement et le temps d’arriver aux ruines de Panissars, une fine pluie se met à tomber. On envisage un moment de s’arrêter sur les quelques emplacements qui permettent de camper, mais vu l’heure nous décidons de continuer. Nous faisons bien, car bientôt la pluie s’arrête, et nous rangeons les vestes de pluie.

bivouac mas nouNous avançons maintenant sur de larges pistes monotones. La fatigue de la journée se fait sentir, et nous réalisons que nous n’irons pas jusqu’à Las Illas. Nous passons le coll dei Teixo et arrivons au lieu dit Mas Nou, une bergerie sur un terrain plat et herbu, ce serait un bel emplacement de bivouac. D’après le topo, il y a de l’eau et je pars en mode sanglier dans la forêt à la recherche d’une source. Rien! Pendant ce temps Philippe, qui est resté sur la piste, alpague la seule voiture qui passe. Une chance, c’est le fermier qui habite à 2 km.  Effectivement, le seul point d’eau de Mas Nou, c’est à sa ferme. Il nous invite à y passer, pour remplir nos récipients, mais nous dit aussi que le seul endroit correct de bivouac, c’est ici… donc nous sommes partis pour un aller-retour… pas grave, au point où nous en sommes!!!

Nous faisons de nouveau un repas froid, ce qui n’était pas prévu sur notre feuille de route où nous dînions à Illas… Heureusement que l’on prévoit toujours un peu large!

 

Étape 3: de Mas Nou à Amélie-les-Bains (+1340 m, -1740 m, 26 km)

Las Illas, Ermitage des Salines, Col du Puits de la Neige, Roc de Frausa, Coll del Ric, Can Félix, Bivouac à la sortie d’Amélie-les-Bains

Nous partons vers 7h, donc assez tôt, car nous devons être à Amélie-les-Bains dans les temps pour faire le ravitaillement. Dans notre élan et pas encore trop réveillés, nous faisons une erreur d’itinéraire qui nous emmène beaucoup trop bas. Un peu énervés par nos bêtises, nous retrouvons le GR10 et remontons plusieurs kilomètres sur la route goudronnée menant à Las Illas. Une bonne pause petit-déjeuner à l’hôtel des Trabucayres nous requinque aussi bien physiquement, que moralement.

Peu de temps avant d’arriver à l’Ermitage des Salines, nous croisons un ruisseau bien tranquille en sous-bois, et nous profitons de l’aubaine, pour faire toilette et petite lessive. Cela achève de nous requinquer, par contre il va falloir tenir l’allure.  Nous passons le col du Puits de la Neige et montons au Roc de Frausa (1450m) sur un sentier bordé de fougères et de genévriers. La vue est un peu brouillée par la brume de chaleur, mais c’est quand même un beau 360°.

Pyrénées roc FrausaDu roc de Frausa le parcours en crête est difficile à suivre à cause de la végétation, mais après quelques hésitations, nous passons un premier collet et retrouvons le GR10 à un deuxième collet. Contents de nous cette fois. Après avoir terminé nos derniers vivres, nous poursuivons vers le coll del Ric, puis le domaine privé de Can Félix. Encore une fois, nous nous retrouvons à chercher de l’eau, il faut dire que malgré le couvert de la forêt, il fait une chaleur terrible et nous buvons beaucoup. Nous contournons le domaine et à force de tourner, nous perdons un peu nos repères. Nous trouvons l’entrée du domaine, appelons pour demander de l’eau, personne! Nous rentrons dans le parc, repérons un tuyau servant à l’arrosage. Bingo, nous pouvons remplir nos gourdes!

bivouac Amélie-les-BainsC‘est ensuite un jeu de piste entre les pancartes Montalba et Amélie. Il est 18h30 quand nous arrivons à Amélie-les-Bains. Nous filons vers le centre et rentrons dans la première épicerie que nous trouvons. Elle ferme à 19h et nous avons 20mn pour faire les courses pour 4 jours, sans rien oublier. Top chrono!

Ensuite, nous nous installons dans un restaurant et récupérons de 3 jours qui n’ont pas été une sinécure. En plus du menu, et des frites, on commande un plat de pâtes supplémentaire, ce qui étonne le serveur! Lestés et heureux, nous reprenons les sacs à dos à la nuit tombante et à la sortie d’Amélie-les-Bains, nous trouvons une piste qui nous semble être le départ de l’étape suivante. Au bout de quelques centaines de mètres, nous trouvons un endroit plat sur le bord de la piste et nous montons sommairement les tentes sans le double toit, car il fait encore bien chaud.

 

Étape 4: d’Amélie-les-Bains à la Maison Forestière de l’Estanyol (+1500 m, -250 m, 19 km)

Col de la Reducta, Coll de Formantera, Coll Bufador, Tour de Batère, Col de la Cirère, bivouac à l’Estanyol

Nous remontons la piste le long de laquelle nous avons bivouaqué, et nous nous retrouvons dans un bois de châtaigniers avec des fausses sentes partout. Après vérification, nous ne sommes pas sur la trace et nous devons couper à travers la forêt en mode sanglier pour retrouver l’itinéraire au Bas Vallespir. Nous atteignons la col de la Reducta et faisons le plein d’eau. Par rapport au topo de la Trans’Pyr,  le balisage a un peu évolué et l’itinéraire à partir du col de la Reducta est tracé rouge-jaune tout le long.

Tour de BatèreLe massif du Canigou est très riche en minerai de fer. Au col de Formantera, il reste quelques vestiges de la gare minière de Formantera qui acheminait le minerai de fer jusqu’à Amélie-les-Bains par un câble aérien long de 4500 mètres. Nous continuons vers la tour de Batère qui est un emblème de l’architecture médiévale du Roussillon. Elle vaut le coup d’oeil avec sa forme ronde et fait l’objet d’une belle restauration.

moutons des PyrénéesDe là, plutôt que de nous diriger sur le refuge de Batère, nous prenons une variante par le col de la Cirère, l’idée est d’écourter l’étape de demain qui sera bien assez copieuse. Nous partons sur une sente cairnée, mais elle file vers le Puig de l’Estelle. Nous coupons donc à travers prés et marchons « en dahu » jusqu’à rejoindre le GR10 qui monte du gîte de Batère au col de la Cirère.

Nous  bivouaquons dans la grand pré devant la Maison Forestière de l’Estanyol, bivouac vraiment à conseiller pour son côté pastoral et sa belle fontaine. Attention, l’abri du Pinatell, une heure plus loin, est fermé, car infecté de punaises de lit et en plus il n’y a pas d’eau.

 

Étape 5: Maison Forestière de l’Estanyol au Refuge de Mariailles (+1400 m, -1100 m, 24 km)

Abri du Pinatell, Ras del Prat Cabréra, Refuge des Cortalets, crête du Barbet, Porteille de Valmanya, Col Vert, bivouac à Mariailles

gr10 cortaletsUne journée marathon qui commence à 7h30 et se termine à 19h ! (c’est d’ailleurs le jour du trail du Canigou et nous croisons les coureurs au refuge des Cortalets). Le premier objectif est de rejoindre le refuge des Cortalets. Le sentier est agréable et peu relevé jusqu’à Ras del Prat Cabréra, puis nous rejoignons le GR10 qui emprunte la piste d’accès aux Cortalets sur 4km. C’est vraiment une partie pénible, il fait très chaud, et il n’y a pas un poil d’ombre, pourtant il n’est que 10h .

Arrivé au refuge des Cortalets, on prend une bière, menthe à l’eau pour se requinquer et Philippe décide de déjeuner au refuge. Ce n’est, à mon avis, pas une bonne idée pour rester dans le timing de cette journée « Canigou ». On se fixe rendez-vous à 13h et je vais pique-niquer dans un coin calme. Finalement le repas s’éternise et Philippe me rejoint à 13h30. Un peu énervé de ce contretemps, je me plante dans l’itinéraire pour rejoindre la crête du  Barbet et nous devons faire demi-tour pour revenir au refuge des Cortalets, encore une heure de perdue… En plus le temps devient nuageux et nous sommes par moment dans le nuage.

gr10 CanigouEnfin cela y est, nous sommes sur la crête du Barbet et le Canigou joue à cache-cache avec les nuages. Nos n’avons pas souhaité faire l’ascension du Canigou pour ce début de HRP, l’étape est déjà bien assez copieuse et nous ne sommes pas encore assez rodés. Nous aurons d’autres occasions de gravir des sommets!  Maintenant le temps se dégage et il fait de nouveau chaud pour la descente. Nous en avons pour plus de 1000m dans un terrain pas toujours facile, et le topo annonce encore 3 heures de marche. Je décide de partir à l’avant et j’arrive au refuge de Mariailles à l’arrache vers 18h30. Je réserve les repas. refuge de MariaillesOuf! nous pourrons manger. Philippe arrive vers 19h et nous avons juste le temps de boire une bonne bière du Canigou avant le repas. bière du CanigouNous faisons connaissance avec Jean, 70 ans, qui fait la HRP en solo, et de Christine sa compagne qui lui fournit « l’assistance technique ». Ils ont un Van Volkswagen et elle l’attend à toutes les étapes, où un accès routier est possible. Chapeau!

gr10 MariaillesDu refuge il y a une belle vue sur la roche de Mariailles, une superbe face où il y de grandes voies d’escalade. Il y a d’ailleurs des grimpeurs au refuge, et je discute avec un des jeunes avant le repas. Il m’explique qu’il a fait une slackline (traversée sur sangle) entre deux pitons de la falaise de la roche de Mariailles. Respect!

La météo se dégrade demain et il est prévu de la pluie à partir de 15h. Du coup le patron nous déconseille le parcours HRP des pics de la crête frontière. Autre souci, le refuge Ull de Ter en Catalogne, où l’on devrait dîner n’accepte pas que l’on mange sans prendre la demi-pension. C’est donc deux bonnes raisons pour changer d’itinéraire et sur l’avis éclairé du patron, nous décidons de prendre le GR de pays et de rejoindre le GR10 à Py.

Après le repas, l’ambiance monte  d’un cran. Les jeunes sortent une guitare, les bouteilles, et entonnent des chants catalans. Super, mais nous sommes trop fatigués pour participer! Nous nous éloignons vers l’aire de bivouac, qui est heureusement assez loin du refuge de Mariailles, car la fiesta dure une bonne partie de la nuit!

 

Étape 6: du Refuge de Mariailles à Alemany (+1120 m, -1140 m, 14 km)

GR10: Col du Cheval Mort, Col de Jou, Py, Col de Mantet, Mantet, Alemany

Avant de partir et pendant que l’on a du réseau, nous réservons une nuit dans un gîte à Bolquère. Cela permettra de se reposer de cette première semaine et de récupérer de la chaleur et de la longueur des étapes.gr10 Py La descente en forêt vers Py ne pose aucun problème, même si j’ai une petite douleur sur le bas de la jambe droite, à l’emplacement de la languette de la chaussure, ce qui ne m’inquiète pas sur le moment.

Py est un joli village, surtout connu des cruciverbistes! Nous faisons les courses à l’épicerie-hôtel-restaurant et nous continuons sur le col de Mantet par le GR10. Contrairement aux prévisions, la météo est bonne avec très peu de nuages… gr10 MantetNous arrivons à Mantet, village de 21 habitants, perdu au creux de la montagne. Toutes les maisons sont en pierre et les rues pavées. Magnifique!  Nous montons ensuite à la cabane de l’Alemany que nous cherchons en vain. Nous n’avons pas le topo du GR10 et nous aurions dû nous renseigner à Mantet. Cgr10e n’est pas grave, nous installons le bivouac dans la vallée, près d’une source et nous sommes comme des rois. Il est tôt pour une fois, cela permet de se reposer.

Nous sortons le réchaud et nos 250g de pâtes, accompagnées d’une sauce au pesto, ce n’est pas mauvais du tout et c’est le seul aliment qui convient à Philippe. Et puis dodo, on a besoin d’être en forme pour rejoindre Bolquère.

 

Étape 7: d’Alemany à Planès (+1700 m, -1900 m, 14 km)

GR10: Col de l’Alemany, Coll del Pal, Refuge du Ras de la Carança, Coll Mitja, Planès

gr10 BolquèreRéveil à 5h30 pour un départ à 7h, car nous savons que la journée sera longue. Nous débutons par une montée douce jusqu’au col de l’Alemany et rencontrons là quatre personnes arrivant par une petite sente, hors GR10. Nous réalisons alors que c’est le sentier menant à la cabane de l’Alemany, que nous cherchions hier. D’ailleurs, nous l’apercevons en nous élevant. Une grimpette relevée nous amène au Coll del Pall. Nous discutons avec les personnes. Un des deux hommes avait effectué la HRP il y a quelques années en une trentaine de jours! Ce n’est pas pour nous!

Nous descendons au refuge du Ras de la Carança, par un sentier assez facile, prenons une bière, et expliquons à nos nouveaux compagnons, que l’on cherche à rejoindre Bolquère, ce qui leur semble être une grosse étape. Nous avons réservé et payé, donc il faudra bien y arriver. Nous attaquons la montée au Coll Mitja en plein cagnard. Philippe m’inquiète: il n’a rien mangé ce matin, à part 3 gâteaux secs au refuge et il n’a pas faim. Je fais un arrêt et mange sur le pouce saucisson, boîte de thon et Kiri pendant qu’il continue à son rythme. gr10 Ras de la CarançaJe le rattrape au col et alors que ma jambe droite ne me posait aucun problème en montée, je commence à ressentir une douleur à la descente qui m’oblige à ralentir, alors que Philippe trace maintenant devant.

Je desserre ma chaussure au maximum pour soulager la douleur et je n’ai donc plus de maintien, ce qui m’oblige à être très vigilant. Moi qui n’avais jusqu’ici aucune ampoule, me voilà bien handicapé, et le moral commence à décliner. Regardant plus mes pieds que les balises, je sors du GR10 et lorsque je m’en rends compte, je suis déjà bien descendu sur la piste. Je décide de continuer sur cette piste qui est plus facile pour ma jambe. De toute façon, elle descend dans la bonne vallée, et je ferai le point plus bas.

Maintenant, la pluie s’en mêle et je passe en mode étanche. Je demande mon chemin à un couple qui m’explique comment rejoindre facilement le GR10. Une fois sur le GR, j’appelle Philippe qui est sur répondeur. Il me rappelle, il s’est abrité un bon moment dans une cabane pour m’attendre. On se donne rendez-vous au Refuge de l’Orry. Entre temps je réalise que je suis passé devant cette fameuse cabane! Je suis donc devant lui, fais demi-tour et le retrouve peu de temps après.

Nous analysons la situation, trouvons un raccourci qui évite une épingle du GR10, enlevons les vêtements de pluie. En fait le raccourci nous fait remonter de 300m, et ensuite nous descendons une piste interminable.  Quand nous arrivons au parking de Planès, il est 18h, il nous reste encore 2h jusqu’à Bolquère et pas des plus marrantes. Je vois Philippe partir en courant pour alpaguer une voiture qui démarre. Après quelques hésitations, les personnes nous prennent en charge et nous déposent au gîte Les Ramiers à Bolquère. Ouf!!!

bolquére gite les ramiersLa soirée est exquise. Le gîte est cosy, tenu par un couple sympa Anne et Fred. Fred nous fait une cuisine locale à tomber par terre, des joues de porc sur l’os, avec la viande des deux côtés, chacune ayant sa texture. C’est un délice!

 

Une journée de repos bien méritée

Le lendemain, après un petit-déjeuner au top, nous nous activons pour aller à la pharmacie, Philippe pour ses ampoules qui ne sont pas arrangées depuis Amélie-les-Bains et moi pour montrer mon hématome sur l’avant de la jambe.

Le pharmacien est un peu perplexe et m’envoie au cabinet médical à côté. Je suis reçu par un médecin qui remarque aussi mon mollet gonflé et redoute une phlébite. La tuile… Je retourne à la pharmacie acheter des chaussettes de contention.  Une infirmière viendra demain matin me faire une prise de sang pour infirmer au confirmer la phlébite… En attendant, nous faisons les courses pour les prochains bivouacs en croisant les doigts… L’après-midi c’est lessive, puis repos la jambe en l’air pour favoriser la décongestion. J’ai bon espoir quant au diagnostic, je n’ai jamais fait de phlébite, par contre j’ai eu récemment une phlébotomie de la veine saphène, sans doute est-ce lié?

Nouvelle soirée au top, on se refait une santé avec la cuisine de Fred. Une bonne nuit, là-dessus, toujours jambe relevée… et demain cela ira mieux. Il va falloir être en forme, car les jours suivants nous allons changer de secteur et randonner en Cerdagne, avec l’ascension du Carlit

 

 

 

Le voyage en un coup d'oeil

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