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Barroude, Gavarnie, Vignemale, Bachimana

de Patrick

Parc national des Pyrénées, une nature préservée

 

À ce point de notre voyage, je laisse la plume à Corine, qui nous a rejoint à Bielsa pour vivre la suite et la fin de la traversée des Pyrénées par la HRP.

Patrick et Philippe réalisent leur rêve de traverser les Pyrénées par la HRP, soit environ 45 jours de marche. Travaillant encore, 45 jours de congés c’est impossible, et puis de toute façon cela aurait été trop long, mais pourquoi ne pas en faire une partie? En étudiant leur parcours, je trouve un compromis pour 18 jours de Bielsa à Hendaye. Parc national des PyrénéesBanco! J’attends un peu de voir comment se passe leur périple, puis je prends mon billet de train pour le vendredi 26 juillet pour St Lary. Arrivée prévue le 17 août à Hendaye.

Après mon « acclimatation » à Saint-Lary-Soulan, me voilà arrivée à Bielsa en stop pour raccrocher la loco partie début juillet de Banyuls. Il fait très chaud et le temps est orageux. Bielsa est une jolie petite bourgade espagnole d’environ 400hab dans la Province de Huesca  située à une trentaine de kilomètres de la frontière. Patrick et Philippe arrivent en début d’après-midi, bronzés à souhait; nous prenons possession de nos chambres à la Casa Vidaller dans le centre. Les hommes profitent de faire une grosse lessive, tout est relatif vu le peu de vêtements dans leur sac à dos! Ensuite, nous allons siroter une Sangria et des tapas, Espagne oblige. Nous réservons un taxi pour le lendemain afin de faire les 8km de route qui nous séparent du début de notre étape.

 

Étape 29: de Parzan aux Lacs de Barroude (+1200m, -200m, 11km)

Cirque de Barrosa, cabane de Barrosa, Port de Barroude, bivouac au Lac de Barroude

cirque de BarrosaNous voilà partis pour 6 étapes au sein du Parc National des Pyrénées Occidentales. Aujourd’hui c’est une étape courte, environ 4h30, ce qui me va très bien pour commencer. Il fait frais, mais beau avec un ciel légèrement voilé. Après une partie en forêt, nous longeons la rive droite du Rio Barrosa. Nous nous enfonçons dans le cirque de Barrosa, dominé par l’arête Troumouse-Robiniera qui présente une belle continuité géologique avec le versant français des cirques d’Estaubé, de Troumouse ou de Gavarnie beaucoup plus connus.

Quel bel amphithéâtre de roche aux trois couleurs: rose, gris et noir. En nous enfonçant dans le cirque, nous découvrons la cabane de Barrosa, refuge non gardé et la grosse montée qui nous amène au Port de Barroude, la frontière avec la France. Il est presque 13h lorsque nous arrivons au col de Barroude, à 2534m. Nous avons une superbe vue sur les lacs et le décor glaciaire dominé par les murailles de Barroude. Nous cherchons le refuge de Barroude du regard, en vain…

lac de BarroudeSur ces entre-faits, un groupe de randonneurs arrive au col de Barroude et nous apprend que le refuge a brûlé il y a 4 ans! Tant pis, nous maintenons le bivouac au lacs de Barroude et mangerons froid ce soir à la place d’un repas chaud au refuge. Il y a beaucoup de vent au col et nous descendons jusqu’aux lacs en une petite demi-heure pour pique-niquer. Quel beau décor. Nous cherchons l’endroit le moins exposé au vent pour installer le bivouac. Il ne reste du refuge de Barroude qu’un tas de cailloux et nous apprendrons par la suite pourquoi il n’a pas été reconstruit.

Les isards ou les bouquetins nous surveillent, perchés sur la muraille de Barroude juste au-dessus de nous. Après s’être voilé, le ciel se dégage et juste quelques nuages persistent au moment de se coucher. Dans la nuit le tonnerre gronde, d’abord au loin, les éclairs se succèdent, les premières gouttes arrivent, puis nous sommes sous l’orage. On entend une chute de pierres, due à la forte pluie ou aux animaux sur la crête. Puis l’orage s’éloigne enfin.

 

Étape 30: du lac de Barroude à La Chapelle de Héas (+500m, -1400m, 13km)

Hourquette de Chermentas, Hourquette de Héas, bivouac à La Chapelle de Héas

Grand lac de BarroudeAprès cette nuit mouvementée, le ciel est lavé et il ne reste que quelques nuages bien inoffensifs. Patrick profite du bel éclairage pour photographier le grand lac de Barroude avec ses petits îlots de pierre, ainsi que la muraille de Barroude qui le domine. L’étape du jour est courte, 4h40 de prévu. Après une petite descente, nous partons en traversée avant d’attaquer quelques bons lacets jusqu’à la Hourquette de Chermentas, d’où nous avons une jolie vue. Les cols dans les Pyrénées sont souvent désignés par ce terme de hourquette.

Nous redescendons un moment avant de reprendre un sentier bien tracé qui serpente dans la caillasse. Puis, nous terminons par des belles dalles de gypse, presque horizontales, jusqu’à la Hourquette de Héas. De chaque côté, une mer de nuages qui vient de la vallée, c’est grandiose. Hourquette de HéasLa température est très agréable. Il nous faut maintenant attaquer la longue descente en lacets jusqu’à la Chapelle de Héas, notre objectif du jour.

Nous rejoignons la cabane des Aguilous qui est maintenant réservée aux éleveurs. Nous sommes vite rattrapés par la mer de nuages qui monte de Héas. Nous croisons quelques randonneurs qui sont dans la purée de pois depuis 2h. Nous avons du mal à repérer la seconde cabane, celle de l’Aguila, tant le brouillard est épais. Nous décidons d’y grignoter à l’abri du mur.  « C’est un peu plus lumineux, cela devrait se dégager » dis-je et les hommes reconnaissent là mon optimisme, sans être guère convaincus. J’avais raison, à peine sommes-nous repartis que le soleil perce la fine couche de nuages.

Le sentier est très cassant jusqu’à La chapelle de Héas, heureusement que le soleil est revenu. Arrivés à la route, nous apercevons une pancarte indiquant à droite, auberge de Munia et camping. Nous nous y dirigeons et sommes très bien accueillis par la propriétaire qui nous montre les quelques emplacements de bivouac. Avant de nous installer, nous commençons par une bonne bière, puis une glace et réservons le repas du soir.

Un repas très raffiné nous attend: quiche roquefort et poire, cabillaud accompagné de lasagnes de légumes et un gâteau au chocolat pour terminer. À peine avons-nous rejoint les tentes vers 20h30 que quelques gouttes tombent accompagnées du grondement du tonnerre. Un orage n’est pas impossible ce soir, mais le beau temps est prévu pour les quatre jours à venir.

 

Étape 31: de La Chapelle de Héas au Refuge de La Grange de Holle (+1200m, -1200m, 20km)

Cirque d’Estaubé, Hourquette d’Alans, Refuge des Espuguettes, Gavarnie, bivouac au refuge de La Grange de Holle

cirque d'Estaubé

Comme prévu, il fait beau. Vers 8h, nous prenons la route principale avant de rejoindre celle qui monte au barrage des Gloriettes. Une bonne heure sur le bitume, pas terrible du tout. cirque d'EstaubéLe topo parlait de sentes qui coupent les lacets, mais nous ne les avons pas trouvées. Nous longeons le lac des Gloriettes. La brume se dissipe lentement dévoilant progressivement le cirque d’Estaubé. C’est superbe. Les petits iris bleus, très nombreux dans les Pyrénées sont encore bien fleuris.

Après une montée tranquille, nous nous élevons franchement en pleine chaleur jusqu’à la Hourquette d’Alans. Quelle vue là-haut, un des princes des Pyrénées, le Vignemale apparaît. Brèche de RolandLe pique-nique nous redonne des forces pour une longue descente jusqu’à Gavarnie. Nous découvrons la célèbre brèche de Rolland et le refuge des Espuguettes est idéalement placé pour l’observer avec une bière et un brownie!

refuge des EspuguettesIl y a beaucoup de touristes à la descente et nous prenons un bain de foule dans les rues de Gavarnie. Nous faisons un ravitaillement à l’épicerie pour les quatre jours à venir et réservons les repas dans les refuges pour les prochains soirs. En une bonne demi-heure, nous fuyons la foule et rejoignons le refuge de La Grange de Holle. C’est un gros refuge et de nombreuses tentes sont déjà montées pour accroître encore la capacité. En effet, c’est la période du festival de Gavarnie, festival de théâtre très réputé dans la région, qui a lieu en plein air dans le cirque de Gavarnie.

Une bonne bière, une bonne douche et tout va mieux. Nous faisons la connaissance de Bernard, qui parcourt la HRP dans la même sens que nous. Nous le retrouverons les jours suivants pour d’autres aventures.

 

Étape 32: du Refuge de La Grange de Holle au Refuge des Oulettes de Gaube (+1600m, -900m, 21km)

Cabane d’Ossoue, vallon d’Ossoue, Refuge de Baysselance, Hourquette d’Ossoue, bivouac au Refuge des Oulettes de Gaube

Le beau temps continue. Aujourd’hui, l’étape se déroule sur le tracé du GR10, donc pas de problème d’itinéraire en principe, encore faut-il le prendre dans le bon sens… C’est en effet trompeur, car le GR10 ne passe pas à Gavarnie, il y a donc deux directions à partir de Oulette de Gaube et nous avons pris la mauvaise. barrage d'OssoueAu bout d’une demi-heure, on coupe une route, mais pas la bonne. Les indications confirment bien que nous sommes à l’envers. Philippe regarde son GPS, on peut rejoindre le GR10 au niveau de la cabane de Sausse-Dessus au lieu de faire demi-tour.

Nous montons d’abord par un très agréable sentier en sous-bois, puis longeons un torrent avant de rejoindre la route qui va au barrage d’Ossoue. Il faut vraiment faire confiance au GPS, car la sente est tellement peu fréquentée qu’elle disparaît dans les hautes herbes. refuge de BaysselanceNous rejoignons finalement la cabane d’Ossoue, le GR10 et le monde qui va avec. Nous allons jusqu’au barrage, décidons d’y pique-niquer avant d’attaquer les lacets que nous apercevons au loin. Nous allons remonter le vallon d’Ossoue en pleine chaleur pour s’approcher du Vignemale, avant de finir à ses pieds. De nombreuses cordées se détachent sur le glacier.

Vers 15h, nous arrivons au refuge de Baysselance, point de départ des candidats à l’ascension du Vignemale. Nous prenons une boisson et discutons avec une femme seule sur la HRP, qui en a marre de parler aux arbres. Elle propose même de nous payer pour faire un bout de chemin avec Vignemaleelle!!! Il nous faut rejoindre à flanc la Hourquette d’Ossoue au pied du Petit Vignemale, puis descendre dans la caillasse jusqu’au refuge des Oulettes de Gaube.

« Quel monde, c’est l’autoroute, sauf qu’ils ont oublié le bitume » me dit Philippe. En effet la descente dans la caillasse est bien éprouvante. Le Vignemale verra beaucoup de monde demain, vu tous les randonneurs chargés que l’on croise. Heureusement, la vue sur l’envers du Vignemale et son glacier suspendu est superbe et nous fait oublier Oulettes de Gaubela fatigue. En face de nous, se dessinent très clairement les lacets qui montent au col des Mulets que nous emprunterons demain matin.

Nous arrivons vers 17h au refuge des Oulettes de Gaube, une bière s’impose avant l’installation du bivouac dans ce décor sublime où coule un torrent avec bien sûr le Vignemale en arrière-plan. Le refuge est plus que complet, plus de 100 couverts sont servis, mais quel accueil : une présentation de l’équipe en français et en espagnol, avant un apéritif de bienvenue et un bon repas. C’est très rare pour être signalé. Avant de se coucher, le Vignemale s’éclaire, c’est de toute beauté.

 

Étape 33: du Refuge des Oulettes de Gaube à l’ancien refuge de Bachimana (+1000m, -900m, 11km)

Ibon Alto de Batanes, collado de Letrero, Ibon de Letrero, Lacs de Bramatuero, Refugio de Bramatuero, bivouac au Lac de Bachimana Alto

Oulettes de GaubeSept heures de marche nous attendent dans cette la variante espagnole passant par Bachimana. Les quelques gouttes de la nuit n’empêchent pas le beau temps de s’installer et nous découvrons le Vignemale sous ses couleurs matinales. Bernard que nous avions rencontré à La Grange de Holle et retrouvé hier soir décide finalement de faire comme nous, bivouac au lac de Bachimana. Cela va être la foule! Il nous salue quand il part vers 7h.

En une bonne heure, nous sommes au col des Mulets avant de redescendre jusqu’à une bifurcation, où nous sommes attirés par un bon sentier balcon qui file à droite. Un coup d’œil sur le topo, il faut continuer de descendre. En effet, le sentier balcon mène au col d’Arratille, qui est l’étape normale pour rejoindre le refuge Wallon. Arrivés dans la prairie, l’itinéraire est loin d’être évident; on traverse une rivière, mais pas le ru qui descendait du col d’Arratille. On remonte un peu, Philippe nous guide grâce à sa trace GPS.

Tout à coup, on aperçoit trois randonneurs au-dessus qui nous font signe. Il y a Bernard et un couple qui l’a rejoint. Ils nous indiquent le bon chemin qu’ils ont eu également du mal à trouver. Nous les rattrapons à l’Ibon (lac en espagnol) Alto de Batanes. L’explication du topo pour gravir le collado de Letrero n’est pas des plus encourageantes: « s’élever franchement ONO sans perdre de temps sur une pente raide de caillasse pas très stable, assez peu sympathique…, gravir une goulotte de caillasse assez raide. » Allez on y va, chacun sa route.

Bramatuero AltoSous le collado de Letrero, la pente s’adoucit, mais il faut franchir de gros blocs. « C’est la famille Gros Cailoux qui habite là-haut » nous avait prévenus le gardien d’Oulettes de Gaube! On découvre un superbe décor minéral et l’Ibon de Letrero en contrebas, au pied duquel nous pique-niquons avec nos nouveaux amis. Ensuite, les lacs s’enchaînent dans un décor sublime, Lac de Bramatuero Alto avec en toile de fond la Grande Fache. Près du barrage se trouve le Refugio de Bramatuero, bel abri tout neuf. Bramatuero BajoNous longeons ensuite le Lac de Bramatuero Bajo par un bon sentier qui ondule à une vingtaine de mètres au-dessus de l’eau.

Après une bonne descente, nous voilà dans des montagnes russes jusqu’à l’ancien Refuge de Bachimana au bord du Lac de Bachimana Alto.  Encore un très bel endroit de bivouac. Le couple avec qui nous avons cheminé a réservé la nuit au nouveau Refuge Bachimana, situé à l’extrémité sud du lac, à une petite heure d’ici. Bernard et nous trois sommes heureux de nous arrêter ici, car la journée a été longue, lac de Bachimana Altoet nous apprécions d’être seuls dans ce petit paradis. En plus, cerise sur le gâteau, on est pile-poil sur la route du Collado del Inferno que nous passerons demain.

Il y a juste beaucoup de vent, mais cela va permettre de sécher rapidement la lessive. Une bonne toilette dans le torrent et nous voilà prêts pour la cuisson des pâtes que nous agrémenterons d’une sauce bolognaise. Bernard quant à lui teste une paella. Nous préparons tout cela dans la cabane qui est plutôt propre et surtout à l’abri du vent.

 

Étape 34: du Refuge de Bachimana au Refuge d’Arrémoulit (+1200m, -1100m, 17km)

Ibon Azul, Collado del Infernio, Ibon de Tebarray, Collado de Tebarray, refuge de Respomuso, lacs d’Arriel, col d’Arrémoulit, bivouac au refuge d’Arrémoulit

pics d'EnferIl fait grand beau au lever. Aujourd’hui, une longue journée nous attend, plus de 8h de marche pour atteindre le refuge d’Arrémoulit et le parcours classique de la HRP. Avec l’étape d’hier, ce sont vraiment de grands moments de montagne sauvage et déserte. Nous longeons le lac de Bachimana Alto pour rejoindre le GR11 qui s’élève jusqu’au déversoir de l’Ibon Azul inferior puis rejoint l’Ibon Azul superior. Et là, nous tombons sous le charme. Le Pic d’Enfer occidental, central et oriental, ainsi que le Collado del Infernio se reflètent dans le lac sous une belle lumière matinale qui met en valeur les bandes blanches de calcaire enchâssées dans un rocher aux teintes ocre.

ibon de TebarraySous le Collado del Infernio, nous doublons un groupe de jeunes scouts espagnols. Au col le vent est insoutenable, et un abri de bivouac permet de nous protéger pour attendre Philippe et Bernard. Autre grand moment, nous dominons l’Ibon de Tebarray d’un bleu saphir intense, et tout autour de nous ce ne sont qu’éboulis de rochers brun rougeâtre. La minéralité est totale! Nous voyons le sentier à flanc, tel un sillon entamant la montagne, avec le petit raidillon menant au Collado de Tebarray ou de Piedrafita. Quel paysage!

Philippe et Bernard nous ont rejoints, et nous voilà en route vers le Collado de Tebarray. collado de TebarrayLa fin est en effet un peu raide, la prudence est de mise, mais quelle vue là-haut! La descente démarre par une goulotte raide où un câble a été mis pour sécuriser le passage, mais un des points d’attache s’est désolidarisé de la roche, ce qui n’est pas terrible, et en plus le câble aurait pu être un peu plus long. Bernard n’est pas très à l’aise, Patrick reste avec lui pour le rassurer. La suite n’est pas difficile, une grande descente dans un bon pierrier avec de belles vues sur le massif du Balaïtous, un passage devant l’Ibon de Llena Cantal et la fin du décor glaciaire.

refuge de RespomusoAu loin, nous apercevons le refuge de Respomuso que nous atteignons après un très long replat. Ce refuge domine le lac de Respomuso, entouré de pins. Tout est vert, c’est incroyable le changement de décor en deux heures de temps. Nous pique-niquons sans trop traîner, car il nous reste encore 3h de marche environ pour le refuge d’Arrémoulit.

Nous quittons le GR pour prendre un sentier qui monte aux lacs d’Arriel, et nous cheminons ensuite de lac en lac, c’est superbe. Puis, nous arrivons au pied du vallon qui monte au col d’Arrémoulit, et là c’est raide! D’abord un peu de blocs, avant de rejoindre une sente cairnée bien pentue. lac d'ArrielAu col d’Arrémoulit, un dernier regard sur le magnifique lac supérieur d’Arriel et bientôt le refuge d’Arrémoulit est en vue, 150m plus bas. Encore quelques traversées de blocs nous attendent pour pimenter la fin de la journée.

Il n’est pas très tôt quand nous arrivons, et les emplacements de bivouac sont très limités. Nous montons nos trois tentes, qui sont un peu serrées. Un jeune couple peu habitué au bivouac monte leur tente pour la première fois. Peut-être pensent-ils que la toile isole du bruit; nous avons droit à toute l’explication de la toilette avec les lingettes!!! Nous retrouvons avec plaisir le couple qui a couché hier au nouveau refuge de Bachimana.

Le refurefuge d'Arrémoulitge d’Arrémoulit, petite maison de campagne, est entouré de son lac et de belles dalles de granit, dominé par le pic Palas, point culminant des Pyrénées-Atlantiques (2974m). Nous mangeons dehors. Heureusement qu’il y a le soleil, mais le vent n’est pas chaud du tout. Malgré la cuisine plus qu’exiguë, le repas pour 45 personnes est très bon. Les gens parlent d’un homme bloqué dans le Palas. Il a appelé le gardien du refuge d’Arrémoulit pour être secouru, car il ne trouve pas l’itinéraire de descente et la nuit approche… Il faut dire le Pic Palas, même par la voie normale, n’est pas à la portée du premier randonneur, voir le récit de Mariano.

Les secours en montagne sont appelés et un premier hélicoptère espagnol survole le pic, repère l’homme, dépose un secouriste et vient récupérer les deux hommes. Peu de temps après, on entend un autre hélicoptère, c’est celui de la sécurité civile française. Il survole également le pic Palas avant de se poser au refuge d’Arrémoulit.  C’est le problème des secours en montagne (appel 112) sur les zones frontière qui déclenche des secours non coordonnés. Autre manque de coordination 😉 Juste après le repas, un berger arrive tout essoufflé en demandant si le randonneur a été récupéré.  Il l’avait entendu appeler depuis la falaise et cela l’avait empêché de pêcher tranquillement dans le lac en contrebas!

En conversant avec le gardien, nous apprenons qu’il était auparavant gardien du refuge de Barroude. Il est en procès actuellement, car le jugement a retenu la foudre comme cause de l’incendie du refuge de Barroude, foudre dont les dégâts ne sont pas couverts par les assurances.  Mais lui est convaincu que c’est une malfaçon dans l’installation électrique qui est la cause de l’incendie. En attendant, il a tout perdu… il ne désespère pas de gagner son procès et de pouvoir faire reconstruire le refuge de Barroude, mais ce n’est pas pour demain…

Le voyage en un coup d'oeil

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